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The Raveonettes : « On s’est toujours perçu comme un groupe très moderne »

Sune Rose Wagner et Sharin Foo forment depuis 10 ans le duo garage pop danois qui remet à l’honneur le rock des 60’s comme celui des 80’s. En pleine tournée pour leur 6em album « Observator », The Raveonettes nous ont accordé quelques questions entre deux balances.

Sune, vous dites avoir été inspiré par l’univers de David Lynch, est-ce que vous avez regardé tout Twin Peaks avant d’écrire cet album, pendant que vous étiez alité ? (NDLR : Sune a été hospitalisé pour une hernie discale l’été dernier)

Sune : Non, je n’ai pas regardé ça depuis un bon moment. Mais je me rappelle avoir passé beaucoup d’heures devant pendant mon enfance. Ca a du s’insinuer en moi. Quant à mon hospitalisation, je ne sais pas… Évidemment, il y a pas mal de mélancolie dans cet album, ce qui est sans doute du au fait d’avoir été éloigné d’une vie normale pendant un long moment. Je ne pouvais pas enfiler un pantalon seul, donc ce n’était pas un moment très gai.

Ce qui a toujours été très intéressant dans cette série, c’était le mélange de neuf et d’ancien. C’est ce que j’ai toujours voulu pour notre musique. La série est située pendant une période contemporaine, mais il y a beaucoup de références au passé, que ce soit dans l’aspect des diners, ou la façon dont les personnages sont habillés. Tu as ces personnages extrêmement stéréotypés, comme le James Dean qui broie du noir ou le Marlon Brando avec sa veste en cuir et bien sûr plein de jolies filles. J’ai toujours aimé cette manière de mélanger les genres.

Vous essayez donc de perpétrer ce mélange entre ancien et moderne ?

Sune : On s’est toujours perçu comme un groupe très moderne. On n’a jamais enregistré sur du vieux matériel, nous n’utilisons pas d’amplis pour la guitare ou la basse, ni même de batterie. J’ai toujours trouvé plus intéressant de trouver des rythmes, voire même faire de vieux breakbeats. Donc les gens ont l’impression que nous sommes nostalgiques des années 60 alors que nous sommes de notre époque. Nous aimons aussi les années 70 et 80. Sharin et moi avons grandit en écoutant la musique de toutes ces époques, ainsi que le hip-hop des années 80. Ce sont nos inspirations, mais j’aime aussi beaucoup Daft Punk ou LCD Soundsystem. Peut-être qu’on devrait monter un deuxième groupe et faire du rap ?

Sharim : Je pense que nous sommes un drôle de groupe dans le sens où l’on saute d’une chose à une autre. Je pense que chacun de nos albums sonne différemment à chaque fois. Nous n’essayons pas de correspondre à une formule. On passe d’albums assez pop et doux à d’autres plus sombres et introvertis. Mais comme Sune le disait, nous sommes le produit de ce qui nous a inspiré.

En ce qui concerne « Observator » il semblerait que vous ayez du prendre une cuite monumentale pour le composer…

Sune : Oui, c’est vrai, Sharin et moi avons fais le tour des US complètement ivres pendant une semaine (ils rient). Plus sérieusement, on se sent parfois paralysé par ses pensées et il est plus facile d’avoir les idées claires avec l’esprit désinhibé. Certains fument de l’herbe, d’autres vont prendre des medocs, de l’héroïne… Moi j’ai toujours eu beaucoup d’idées en étant légèrement ivre. Je les écris à ce moment là, et les retravaille le lendemain. Bourré, je n’ai vraiment pas envie de jouer, mais le lendemain je peux travailler. Lars Von Trier, quand il doit écrire un script, se bourre sauvagement la gueule pendant une semaine, puis il écrit après. Il peut ainsi dire les choses qu’il n’aurait pas osé dire en temps normal.

Vous avez dit avoir rencontré bon nombre de personnes pendant cette semaine d’ébriété, qu’en est-il de celle dont vous parler dans « She owns the street »?

Sune : Je l’ai rencontrée à New York, au Madison Square Garden. Elle était là, en train de danser seule pendant l’entracte des groupes. Elle portait ses écouteurs, avait des mooves incroyables. L’un de mes amis, qui la connaissait m’a dit qu’elle dansait partout, devant les hôtels, arrêtant des bus, des taxis, des trucs loufoques et sympas. On a déjeuné ensemble et après elle a dansé pour moi. Comme ça, en plein jour sur Lafayette Street. C’est d’elle que vient la phrase « la rue m’appartient ». Il m’a suffit de changer le pronom pour en faire une chanson.

Quel est l’état d’esprit d’ «Observator » ?

Sharim : Je pense que le single de cet album, obsevations, en est le centre. Du coup je pense que c’est un album contemplatif, tentant d’absorber le monde autour de soi. Mais il a aussi ce petit côté sans espoir, ce mélange entre tragique et romantique qui se retrouve dans tous nos albums.

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