On est allés balader notre caméra dans une fête de Bagdad. Ce soir-là, la jeunesse irakienne a voulu s’autoriser un moment d’innocence et d’oubli de soi.
À l’heure où le monde se reconfine, les jeunes Irakiens, eux, se préparent à leur première soirée clubbing depuis le début de la pandémie. Dress code oblige, les participants seront déguisés pour la soirée d’Halloween qui se tiendra dans un hôtel près de la place Tahrir, ancien épicentre de la contestation en Irak. Depuis 2014, le collectif Riot Gear organisent des évènements culturels et sportifs partout dans le pays. Mais depuis 2018, ceux qui se définissent comme étant “la scène underground” de Bagdad, organisent des soirées dans la capitale irakienne.
Faire la fête n’est pas chose aisée à Bagdad en raison de l’instabilité politique et sécuritaire persistante dans la région. Pour ces jeunes entrepreneurs, faire la fête c’est avant tout un combat culturel mais aussi politique. Ils se positionnent ouvertement contre leur classe dirigeante qu’ils jugent incompétente et corrompue et dénoncent un pays cadenassé par les factions armées pro-Iran. Et comme partout dans le monde, la pandémie de covid-19 a mis un coup d’arrêt aux évènements festifs à Bagdad, déjà très rares en temps normal.
Dans les cafés de la capitale ou sur les réseaux sociaux, les soirées organisées par le collectif déclenchent toujours une ferveur et une excitation chez les jeunes de Bagdad. Après avoir connu l’invasion américaine de 2003, les guerres interconfessionnelles et le groupe Etat Islamique sur leur sol, ces jeunes Irakiens veulent s’autoriser un moment d’innocence et d’oubli de soi, au moins le temps d’une soirée.
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