Le festival TaParole a jeté son dévolu sur la chanson depuis dix ans. A Montreuil (93), le Poitevin Nicolas Jules s’est senti comme un poisson dans l’eau. Face à un public familial réceptif, son humour grinçant a fait mouche en mêlant chant et spectacle vivant à bon escient.
Un matin de février, en ouvrant la boîte à lettres, un petit mot écrit de la main de Nicolas Jules accompagnait son dernier album, La nuit était douce comme la queue rousse du diable au sortir du bain. Le genre de courrier qui donne la ouache tant cette galette regorge de titres évocateurs. Six ans plus tôt, dans son fief à Poitiers, le guitariste hirsute nous avait conquis avec ses textes ciselés lors d’un concert extérieur. Dimanche, le chanteur français qui n’a pas grand chose à envier à Thomas Fersen – si ce n’est sa notoriété – jouait au festival TaParole.
Devant un public venu en nombre, le trentenaire qui donne l’impression d’être constamment dans la lune a présenté un concert aux accents théâtreux. Nonchalant, sardonique, mélancolique : les qualificatifs pleuvent tant l’univers de Nicolas Jules se décuple au fil des minutes. Un violoncelliste « au physique de banlieue, marqué par la prison, regardez-moi ce visage » accompagne un batteur (notre photo) que le spectateur pourrait croire exilé des Garçons Bouchers. « Lui, c’est un Girondin. D’ailleurs, s’il fallait retenir le physique type du Girondin, ce serait lui », se moquait Nicolas Jules avant de se lancer dans un solo de blues.
En quatre jours, TaParole a vu défiler Emilie Loizeau et sa tendresse, Thomas et Gérard Pitiot et leur chanson enjouée, la rageuse Casey ou, entre autres, la poésie des Têtes Raides. Aux portes de Paris, les festivaliers oubliaient pendant quelques heures l’agitation de la ville dans un havre de diversité. A l’année prochaine.
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