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Susheela Raman : « Les gens savent qu’on a le désir de créer quelque chose de fort et utile »

Anglaise d'origine indienne, Susheela Raman évoque sa pensée ouverte sur le monde.

Ce n’est pas fatiguant d’être étiquetée « musiques du monde » ? D’ailleurs, es-tu capable de mettre ta musique dans une case, ou est-ce vraiment une fusion de diverses influences ?
« Ça me passe au-dessus aujourd’hui. Je ne me prends vraiment pas la tête car je pense avoir ma propre identité maintenant. Les gens peuvent avoir des attentes de ma musique, mais c’est juste quelque chose de jouer. Je ne dois pas me conformer à une notion d’être «hindou» ou «world», parce que ce ne sont pas des choses vraiment définissables.

Ce n’est pas non plus une «fusion» car une fusion implique quel l’on a atteint un état stable. Je suis toujours instable. Demain, je pars dans le Pacifique avec un violoniste indien et un batteur de death metal. À Paris le 12 octobre, à L’Alhambra, je vais jouer avec certains percussionnistes indiens étonnants. Aucune influence ne vient sans prendre quelque part de la nouveauté et de la différence !

Excepté le travail de création, quelles ont été tes activités pendant quatre ans, entre « 33 1 / 3 » et « Vel » ? Comprends-tu que c’est une longue période d’attente pour les fans?
Si ça a été long pour certains, ça l’a été pour nous aussi! « Vel » a été terminé au début 2010, mais ça prend des jours pour trouver le bon moment pour sortir son album. La bonne chose est que je ne pense pas que « Vel » va vieillir rapidement. Je suis heureuse que mes disques aient une longue vie et que de nouvelles personnes puissent les découvrir à un moment qui était le bon pour eux. Et je suis très heureuse que quelqu’un puisse attendre pour mon album. Je pense que les gens savent que nous sommes dirigés par la musique et le désir de créer quelque chose de fort et utile.

Pendant ces quatre dernières années, nous avons été beaucoup en Inde et sommes restés avec mes amis. J’ai collaboré avec des musiciens du Tamil Nadu (un État du sud de l’Inde), au Rajasthan, au Pakistan et au Bengale. J’ai aussi étudié avec des professeurs impressionnants dans le sud de l’Ind

Quelques très bonnes pistes ont également été ouvertes. Nous avons organisé « Outerindia » dans des night-clubs à Londres et à New York avec des musiciens très intéressants venus d’Inde, mais aussi de la diaspora. Enfin, je suis retournée en Australie et ai joué à l’Opéra ainsi que dans des villes comme Durban et Lahore. Et bien sûr, j’ai réalisé des choses de la vie quotidienne ordinaire…

Quel est ton secret pour lutter contre le trac?
Je ne connais pas le trac, mais c’est important de se concentrer avant un concert. Le secret consiste à passer du temps tranquillement et d’éviter les bavardages et d’être distrait.

Ta musique n’est pas très grand public. Mais comme tout le monde, tu aimes une chanson mainstream dont tu as honte. Avoue-le !
Je ne pense vraiment pas que j’aime ça. Je n’ai pas de culpabilité à propos de mes plaisirs. Je ne suis pas catholique !

T’arrive-t-il d’écouter tes chansons parfois ? Si oui, quel genre de sensations éprouves-tu ?
J’écoute « Vel » et je trouve cela tout à fait passionnant! Il y a eu beaucoup de travail mais maintenant que c’est fait, nous pouvons en profiter.

Quels artistes écoutes-tu encore et encore dans ton I-Pod ?
Nusrat Fateh Ali Khan et les moines bhoutanais. Mais pas sur l’I-Pod…

Avec ta double culture, que réponds-tu lorsque des Anglais soutiennent que les pays occidentaux devraient se méfier des marchés émergents, comme l’Inde?
En fait, je n’écoute pas les « Anglais » (ça veut dire quoi en fait?) qui disent de telles choses. Je pense que les gens cherchent à profiter d’un engagement très positif avec l’Inde. Ils veulent entrer sur ces marchés. Je pense que tous les pays européens et américains tentent de s’adapter à un changement économique mondiale et de la puissance, mais les choses avancent très vite. Je crois aussi que les gens ont, en fait, plus peur de se planter dans ces pays plutôt que de traiter avec eux.

Ta carrière t’a amenée à beaucoup voyager. Quels paysages ou lieux te resteront à jamais en mémoire?
Le nord de l’Éthiopie (Tigré), les montagnes au Japon, l’Islande (Snæfellness), les rues de New York, le studio El Cortijo en Andalousie, l’Himalaya, le Tamil Nadu Thanjavur, les plages d’Australie, la cuisine de ma famille dans le Wiltshire…

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