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Solaris Great Confusion, béatitude folk

Musicien originaire de l’est de la France, Stephan Nieser offre, sous son projet Solaris Great Confusion, de bien belles chansons folk. Retour sur son second album, Untried Ways, à écouter en fin d’article.

Les chansons de Nieser nous saisissent, de même que le soleil du matin, par ses rayons toujours nous saisit d’une façon singulière, toujours nous saisit et nous laisse espérer une belle journée. Cette beauté, oui, ne tient qu’à un fil et nous arrive dans le creux de l’oreille, un peu comme si Solaris Great Confusion cherchait avant tout à s’adresser à chacun d’entre nous : rien de tonitruant, de bouleversant, de renversant dans ces chansons. Vous ne trouverez ici nulle trace de sublime, de grandeur, nul bouleversement, non !

Mais tout l’inverse : un disque profondément singulier, beau tendance agréable, simple, sincère qui jamais ne cherche à faire comme et qui de ce fait même concerne tout le monde. Matisse voulait parvenir à peindre comme un enfant, à retrouver cette simplicité perdue, essayer du moins ; il en va de même pour Nieser qui nous dit timidement, modestement : je suis là, apaisé, enfin un peu, écoutez, enfin, si vous voulez bien.

Cet album de Solaris Great Confusion se déploie en trois temps, trois moments, naviguant, sur un tempo lent, quasi constant, entre folk-song aux arpèges claires, chaudes et fluides et morceaux plus country. La voix est toujours bien en avant et les arrangements, cordes et accordéon, sont sobres. Notons une reprise de « The Age of Self » de Robert Wyatt – morceau dont le thème tranche avec la tonalité doucement lumineuse du disque.

La pochette nous donne à voir deux individus communiquant avec ce qui pourrait être l’ancêtre du téléphone : le yaourtophone ou téléphone à ficelle. Quel rapport avec la musique de Solaris Great Confusion me direz-vous ? J’y viens : ce qui nous tient sur ce disque, et c’est justement ce qui en fait toute la beauté et qui nous retient, c’est justement que les musiciens s’adressent à nous de cette façon : fragile, la beauté des chansons d’Untried Ways ne tient qu’à un fil mais aussi, et surtout, Solaris Great Confusion s’adresse à nous, à nous tout seul.

Si à la première écoute les Ways (voies) ne semblent pas si Untried (non empruntées) et que l’on pense, quelle paresse, à Nick Drake (le travail harmonique et les arrangements de cordes) ou Bill Callahan (les structures) il ne faudrait pas s’y tromper : vous ne trouverez nulle trace de la noirceur de ces deux-là. Tout au contraire ! Sur ce point Stephan Nieser est on ne peut plus clair. Sa référence à Matisse en atteste : « Ce que je rêve, c’est un art d’équilibre, de pureté, de tranquillité, sans sujet inquiétant ou préoccupant qui soit, (…) un lénifiant, un calmant cérébral, quelque chose d’analogue à un bon fauteuil qui (…) délasse des fatigues physiques. »

Photo en une : Solaris Great Confusion © Christophe Urbain

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