Quand Kompromat découvre que ses synthétiseurs ne sont pas envoyés en Allemagne par leur transporteur, le duo voit rouge. Ou violet. Ou jaune. Enfin bref, dans cet article, la chanteuse Rebeka Warrior raconte, avec ses mots, l’aventure rocambolesque de leur arrivée au Fusion, un des festivals électroniques les plus libres, festifs et respectueux d’Allemagne, avec Vitalic et leur équipe. Que tous les gonzo-journalistes aillent se rhabiller.
Mercredi 29 juin 2019, 11h, un appel de Vitalic.
V : Allo
RbK : Uiiii ?
V : On a un problème, nos synthétiseurs sont bloqués à Alès dans le sud de la France. Le transporteur ne les a pas envoyé en Allemagne ! Qu’est ce qu’on fait ?
RbK : Nom de Zeus. Je vais y aller seule et faire un DJ set, ils n’y verront que du feu.
V : Bien dit.
Je charge l’Opel Astra.
13h, nouveau coup de fil de Vitalic.
V : Allo
RbK : Uiiii ?
V : Figure-toi que c’est bon. Le transporteur se sentait trop mal et il affrète un jet privé pour les envoyer. C’est complètement disproportionné non ?
RbK : Toutafé. Ça n’a pas de sens. Mais soit, je fais un tête à queue sur l’autoroute et je repasse te prendre.
MATOS :
NOUS :
L’Opel roule mal et il fait 40 degrés. Nous sommes évidemment en retard et Vitalic prend le programme du festival pour une carte routière. Nous passons par Francfort ce qui est loin d’être la route.
« FUCK FUCK FUCK »
22h, nous arrivons à Lärz, Germany. Le festival est immense. Il dure 4 jours et il y a des scènes partout. C’est une ancienne base militaire. Ça joue dans des décors géants d’anciens forts en démolition, sur des plages aménagées, dans des bars tout en ferraille et dans des hangars à avions recouverts de gazon (pour ne pas être vu du ciel). Il y a une ambiance bienveillante, les gens sont tout en détente, absence totale de gros lourdeaux et de costumes Pikachu. Nous jouons au Palast Der Republik. Sous un chapiteau. Beaucoup de gens sont venus nous voir ce qui nous surprend et nous rend très heureux ! Le public chante sur certains morceaux. Nous nous sentons Allemands dans l’âme. Comme adoptés.
Évidemment, personne dans l’équipe n’a un téléphone correct pour faire de belles photos et personne non plus n’a pensé à faire des photos des décors ou de la fête. Je vous propose ici le meilleur de ce que nous avons collecté, c’est à dire des gros pixels flous de nous de dos.
Après le show nous restons pour danser sur les set de nos 2 copines gothiques Aurelia Dinamita et Schatten Voraus. (Ici gros pixels flous de nous de face)
Elles passent des purs sons, type Crash Course In Science ou encore 89ST & Petra Flurr. Vitalic est coincé sur le dancefloor. Il n’en bougera plus de toute la nuit. Moi je vais faire un tour avec Freddy notre ingé son et Anabelle qui s’occupe (avec plusieurs autres) de la piste géante de roller sur bois à l’entrée du festival. Nous passons de scène en scène (drum and bass, trap, house …. ). Freddy veut que le son soit beaucoup plus fort. Pour que ça fasse plus « rave party ». En vrai ça fait déjà pas mal « rave party » mais Freddy en veut toujours plus. On se perd un peu et cela me fait penser à quand j’étais venu jouer avec Mansfield.TYA et Sexy Sushi. J’avais dormi dans la tente d’un Kidam car je ne retrouvais plus mon chemin. Nous étions resté 2 ou 3 jours. Bloqués (par le démon).
Nous repartons le lendemain à 9h, frais comme la brise matinale dans le désert de Gobi.
Etwas mehr Deutsch.
« Notre date au Fusion fut très fluide » Papaya, régisseur KOMPROMAT
NOTA BENE : Le surlendemain nous jouons à Marmande à Garorock et en rentrant dans le train j’entends un commentaire sur KOMPROMAT.
« KOMPROMAT » c’est des nazis eux ?
Je me permet donc de préciser ici qu’il serait grand temps d’associer la langue allemande à autre chose qu’à Hitler maintenant. Déjà parce qu’il y a eu aussi Nietsche, Rilke, Hanna Schygulla, Clara Schumann, Thomas Mann, Herman Hess, Paula Temple, Nico …. et des milliers d’autres. Et puis aussi parce que toute l’Espagne n’est pas que paella et corrida, toute la Russie n’est pas qu’homophobie et vodka et que toute la France n’est pas que camembert, gros beaufs et saucisson. C’est quand même sacrément grossier tous ces stéréotypes. En tous cas, avec KOMPROMAT, nous aimons les langues et les germanophones. Et nos paroles ne sont absolument pas nazi, ce sont des poésies. Les nazis se cachent peut-être de nos jours dans certains groupes français identitaires, patriotiques et machos.
Amicalement, KOMPROMAT
Heureusement que l’allemand n’est pas associé au nazisme mais c’est dommage de mettre derrière sa langue natale au profit d’un son berlinois. ceci dit ça marche! big up
Je vous ai découvert à garo justement et c’était le feu!!!! j’arrête pas de me passer l’album en boucle! merci pour ce moment d’ailleurs!!
OH oui ma belle Anabelle ! Vous avez du bien rigolé tout les 3 ;-))
Paula Temple allemande ?!
Allemand Allemand Allemand ?