Six peintres perchés dans un damier à 9 cases, de la couleur et encore de la couleur, sur fond de pamphlets. Page Blanche, l'un des meilleurs spectacles d'Art Rock.
Parc des Promenades. Samedi, 22h30. C’est au sein d’une structure qui nous rappelle étrangement celle du DJ Étienne De Crécy qu’évoluent les six peintres chanteurs de la compagnie Luc Amoros dans le spectacle « Page Blanche, chroniques enluminées ».
Conjuguant le théâtre d’ombres, le chant, la poésie et avant tout l’art pictural, le travail de Luc Amoros se distingue non seulement par sa forme mais aussi par le propos sur l’art qu’il veut défendre. Pour lui, la démarche artistique n’a de véritable sens que si elle est éphémère. Ainsi, aussitôt achevées, toutes les toiles réalisées sous nos yeux sont arrachées et finissent jetées aux pieds de l’échafaudage.
Les artistes nous embarquent donc très loin dans un éblouissement visuel inédit qui sent le white spirit et la contestation. Des centaines de litres de peintures, il leur en faut aussi pour écrire en direct des textes témoignant d’un engagement politique fort. Mise à l’index du phénomène de marchandisation de l’art et regards révoltés sur de nombreux thèmes universels : la guerre, la mort, l’art, la création, l’Histoire. Des premiers peintres aborigènes à Hiroshima en faisant des clins d’oeil à Gauguin. On leur reprochera parfois des textes un peu moralisateurs, mais la performance vaut vraiment le coup.
A voir dans le web-doc que nous réalisons en ce moment à Art Rock, en ligne dans quelques semaines.
0 commentaire