Moderat est le groupe composé de Modeselektor et d’Apparat. En 2009, il sort un album éponyme créé sur mesure pour des live dantesques et grandioses, imaginés par l’équipe de VJ’s Pfadfinderei. 2013 est l’année de leur grand retour. Voici un regard sur l’oeuvre de Moderat ainsi que quelques échanges avec Sebastian Szary de Modeselektor.
Gernot Bronsert, Sebastian Szary (Modeselektor) et Sascha Ring (Apparat) sont des potes de longue date. Introduits par la productrice Ellen Allien dans les années 90, ils ont aujourd’hui du mal à se séparer.
Six ans après (2003) leur premier EP commun sur le label BPitch Control de Mme Allien, ils se bougent enfin pour bâtir quelque chose de concret (2009). Le projet, fusion de leurs pseudonymes et de leurs talents, s’appelle Moderat. Ils créent une musique épique, personnelle et confient la scénographie à une équipe de VJs, Pfadfinderei, pour la projection de vidéos ainsi que la mise en scène. Le projet est donc une création audiovisuelle complète alliant photos, vidéos, vibrations et mélodies dédiées à la performance en live. Pfadfinderei n’en est d’ailleurs pas à son coup d’essai, s’étant déjà attelé à des visuels pour Modeselektor, Boys Noize, les frères Kalkbrenner, le label de Sven Vath, Cocoon et celui d’Ellen Allien.
Selon Sebastian Szary, « le travail sur « Moderat II » a pris six mois« , la méthode de travail a l’air de fonctionner : « on aime bien être sous pression quand on bosse sur un projet. Parfois c’est mieux d’avoir un temps assez court pour s’y mettre »
Il n’y a pas de règle pour composer à trois : « l’un commence, les deux autres suivent et nous finissons tous ensemble un morceau ou dans un autre cas de figure, on est deux à se lancer et le troisième suit. C’est jamais la même technique et ça dépend des idées de chacun. » Avec forcément sa dose d’engueulades « mais si on ne débattait pas, ce serait ennuyeux continue Szary, notre engueulade favorite, c’est quand quelqu’un est sorti faire autre chose que se mettre dans la musique ou qu’il dort sur l’énorme canapé de notre studio, on lui saute dessus ».
On les imagine bien se mettre dessus à base de : « Sérieux ? C’est ça que t’appelles un bon kick ? ».
Des trios, il n’y en a pas des masses dans la musique électronique, alors lorsqu’on lui demande s’il y a des groupes auxquels ils se réfèrent, la réponse est immédiate : « C’est toujours difficile de choisir des noms : ça rabaisse la musique et les performances. On a rencontré des tas de gens en tournée, des mecs qui ne sont pas connus ni célèbres mais qui sont très, très créatifs. Et souvent, il y a beaucoup de similitudes avec notre travail et nos productions. » Moderat est un trio de personnalités très différentes et il le revendique : « le projet n’en est que meilleur » et d’ajouter que c’est « compliqué et harmonieux en même temps ».
La plus-value du concept Moderat est bien évidemment la collaboration avec l’imprononçable Pfadfinderei. Vu la réussite des performances passées, on a assez peu de chances de se tromper en achetant notre billet. Szary confie que « le nouveau live de Moderat est toujours en en cours d’élaboration. Cependant, ce que l’on peut déjà dire, c’est que tout sera pensé en douceur. Ça sera profond, il n’y aura pas de murs d’image LED, ce sera comme au cinéma. Comme pour le premier live, il y aura un contenu visuel et sonore, c’est ce qui est prévu en tout cas ».
Le second volet de l’aventure de Moderat est une continuité du nouveau ; pas une suite, mais plus une mutation. Pour cela, le membre du trio avoue qu’il serait « intéressant d’insérer des morceaux du précédent disque dans le nouveau show. Comme si Moderat évoluait et se transformait en Moderat II. » Chez Moderat, il y a toujours cette question de mutation, on prend les mêmes et on renouvelle, pourraient-ils dire.
Pour la pochette, pas de surprise, c’est le compère de toujours, Siriusmo, qui s’en occupe comme il l’avait fait pour le premier disque. Le sens du visuel est simple : « c’était une décision commune de Pfadfinderei et de Siriusmo. Qui n’a jamais voulu enlever son masque et montrer son vrai visage au grand jour ? ».
Entre la tournée « Krieg und Frieden » d’Apparat, le documentaire « We Are Modeselektor » et les sorties de Monkeytown, on se demande quand ils prennent le temps pour une petite après-midi détente. Vous pouvez retrouver ici une bonne partie des vidéos réalisées par Pfadfinderei pour les premiers shows.
Crédit photo © Olaf Heine
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