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Midlake, toujours vivant

Comment de temps faut-il pour tomber raide dingue de Midlake ? Précisément 3 minutes et 27 secondes, soit la durée de Roscoe, à ce jour le meilleur titre des Texans. Un chef d’oeuvre absolu de songwriting qui ne suffirait pas pour autant à résumer un groupe au parcours impeccable, auteur entre 2004 et 2010 de trois albums importants. Entre folk mélancolique et rock aérien.

Seulement voilà, Tim Smith, la tête pensante de Midlake, s’est tiré. Il était à la fois le compositeur, le guitariste et le chanteur du groupe. Surtout, il en était l’âme. Vous vous en doutez, ce départ en plein hiver 2012 ne s’est pas fait sans douleur. En plein enregistrement, alors qu’une bonne partie du successeur de « The Courage of the Others » était composé, le clash intervient. Merci et au revoir. A partir de là, deux solutions s’offrent aux rescapés :
1) s’appuyer sur l’existant déjà enregistré.
2) tout foutre en l’air et repartir de zéro.
C’est cette deuxième option que ces anciens étudiants en 
musicologie vont choisir.

Mais se pose un nouvelle question à trancher :
1) recruter un nouveau chanteur.
2) promouvoir l’un des membres.
Là encore, c’est la seconde hypothèse 
qui est choisie. Ainsi, Eric Pulido prend les commandes. Lui, le guitariste de toujours. Mais attention, il était aussi ce chœur qui savait donner de l’épaisseur aux harmonies vocales des précédentes tournées du groupe, qui ne part donc pas dans l’inconnu. Comme libéré, le groupe trouve immédiatement un second souffle et compose en cinq mois ce qu’il pond habituellement en deux ans. Été 2013, l’album est prêt, il s’appelle « Antiphon » et rapidement sort un premier single pour nous rassurer. 

Alors on ne va pas jouer au plus malin avec vous : nous sommes terriblement nostalgiques de Tim Smith, de sa force mélancolique et de sa capacité à rendre épique son écriture folk rock. Appréhender Midlake aujourd’hui, c’est comme revoir une fille qu’on trouve certes jolie en brune avec les cheveux courts, mais on se rappelle qu’on était un peu tombé amoureux d’elle grâce à ses longues mèches blondes. On sait très bien que quelques échanges et conversations suffiront à nous sentir bien, à nouveau. Il faut simplement nous laisser passer temps et que se dissipe cette foutue première impression.

Il faut se rendre à l’évidence qu’en 2013, Midlake a désormais laissé toute sa place à leur amour du space-rock, à ce son progressif et massif, à cette dimension psychédélique que ne renierait pas un Jonathan Wilson, voire même un Jethro Tull si on se lâchait un peu. Sur scène, les sourires n’ont jamais été aussi larges. Si c’était la condition pour que Midlake survive, alors on signe. Parce que bousculer les habitudes fait parfois le plus grand bien. 

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1 commentaire

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Clémentine 31.07.2016

J’ai découvert Midlake à partir d’Antiphon. J’ai bien aimé l’album, mais je l’ai trouvé trop pesant, trop massif en effet, trop terrestre. Tout de même curieuse d’en écouter plus, je me suis d’abord procuré The Courage of others. La claque, les premières notes d’Acts of men, la voix de Tim Smith. Des heures et des heures à écouter cet album dans la bagnole, à rêver de ghosting ou des Alpes. C’est à ce moment là que j’ai regretté Tim Smith, a posteriori. J’aurais pu m’arrêter là mais j’ai enfoncé le couteau dans la plaie avec The Trials of van Occupanther. Une mandale. « Head home ». Rhaaaa. Depuis, je n’écoute plus Antiphon.

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