Avec Mermonte, Do Make Say Think se découvrent des cousins bretons.
Une poignée de concerts et déjà une foule d’oracles pour promettre au groupe une jolie place au soleil. Incontestablement, il se passe quelque chose autour de Mermonte. Leur page Bandcamp s’affiche pourtant sobrement : « We’re a pop band from Rennes« . Pas si simple.
Mermonte, c’est dix musiciens sur scène. Deux batteries, quatre guitares, violon, violoncelle, flutes et voix. Un joyeux bordel, me direz-vous ? Non. C’est précisément tout le contraire. Ici, chaque chose est à sa place. Et puisqu’il faut souvent une tête pensante pour mettre de l’ordre dans ce genre d’aventures, celle de Mermonte s’appelle Ghislain Fracapane (Fago sepia, Heliport). Un bonhomme qui aime prendre son temps. Trois années de travail auront été nécessaires à la conception de ce premier album sophistiqué. On le sait, la patience a tant de vertus. Elle lui a permis de construire un projet d’une richesse insondable, entre envolées pop et expérimentations math-rock. Immédiat mais profond, polyrythmique mais étonnamment fluide sur scène. Quand beaucoup de ses cousins proches ou éloignés tombent dans le cérébral et la masturbation de manches, lui évite le piège avec minutie.
Alors bien sûr, Ghislain Fracapane pourrait jurer père et mère n’avoir jamais écouté Tortoise ni Do Make Say Think, on ne le croirait pas. De même qu’il n’aurait pas envoyé bouler une signature sur le mythique label Constellation. Après tout, il ne rêve pas forcément en couleur : Mermonte aurait eu là toute sa place. Mais à défaut de Canada, ce premier album va quand même voyager, car il sera défendu sur pas moins de quatre labels : HipHipHip et Les Disques Normal en France, Father figure au Danemark et Friend of mine au Japon. Pour un groupe qui a si peu de concerts dans les pattes, admettez que l’histoire ne démarre pas trop mal.
Leur concert à la Flèche d’Or en clôture de la saison Inrocks Lab a démonté les premiers soupçons naissants d’une hype injustifiée. On les retrouvera cet été au Tremplin Jeunes Charrues, puis lors des chouettes festivals Rockomotives et Indisciplinées, avant une virée en Scandinavie. L’histoire ne fait donc que commencer.
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