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Leon Vynehall, éloge de la candeur

Producteur depuis deux ans uniquement, Leon Vynehall a tous les airs d’un grand bonhomme. Le discret DJ anglais émerge d’une scène house / uk garage où l’humilité, la délicatesse et le grain tranchent avec ce que certains appellent deep house anglaise et qui n’a rien de profond. On parie gros sur le natif de Brighton.

« Leon Vynehall, c’est le futur » ou « Vynehall, c’est un putain de génie ». Voilà ce que vous pourrez entendre dans les mois à venir chez les enfants de la Chicago house.

L’Anglais basé à Portsmouth a à peine 2 ans de bagage en tant que producteur. Une petite poignée d’EPs qui vont le propulser très vite comme une des têtes montantes de la scène house anglaise et le pousser, cette année à sortir son premier album – plutôt un mini-album – nommé « Music For The Uninvited », via le label 3024, du producteur Martyn.

Revenons en 2010. Leon Vynehall (qui n’est pas son vrai nom, le vrai n’ayant jamais été révélé) grandit à Brighton et fait l’un de ses premiers sets au Aka Aka Roar, un club pointu et accueillant (qui a fermé en juin 2013). Après des années à passer des disques de house empruntés de funk ou de hip-hop (sa mère l’a biberonné aux musiques afro lors des trajets en voiture), il devient l’un des piliers du club. Comme ses confrères Guy Andrews et Lorca, Vynehall montre toute la créativité bouillonnante de la station balnéaire du sud de l’Angleterre.

En 2011, lors d’une interview pour un de ses potes DJ, il déclare « Je fais de la house music sous toutes ses coutures. J’aime/j’essaie de donner de l’âme à ma musique en lui donnant du grain, mais avec un côté acid taillé pour le club ».

En 2012, il sort « Mauve EP » et prend son envol sur la scène européenne. Le disque a ses défauts mais montre un producteur amoureux des racines de la house, de l’organique, du défaut qui donne vie à la musique. Suivent les EP « Gold Language », « Brother / Sister », « Open » et « Rosalind ». Deux ans somme toute productifs.

Pourquoi tout cet engouement ? Parce que, plus tôt en 2014, il a sorti le mini-album « Music For The Uninvited ». 7 tracks. 39 minutes seulement. En écoute intégrale ci-dessous. Magique.

Sur cette jolie pièce, 5 morceaux sont dédiés à la house, dans une forme simple, efficace et pas racoleuse pour un sou. C’est le cas de Goodthing, de Be Brave, de Clench Fists, de Pier Children, de St.Sinclair et du (sincèrement) déjà classique et jouissif It’s Just (House of Dupree).

Deux tracks assez différents s’ajoutent à ces rejetons de la culture chicagoan.

L’un Inside The Deku Tree est l’intro de l’album. Ritournelle candide et jazzy, elle est magnifiée par des cordes et selon l’artiste grandement inspirée de la musique de Zelda (un producteur de musique électronique est avant tout un geek). Pas grand chose à voir avec le reste du disque, mais on s’en fout. Parce que putain, c’est beau.

Christ Air, seconde échappée du mini-album, est l’avant dernier morceau. Rythmes down-tempo, pause méritée, chœurs, le morceau est statique. Il ne part pas d’un point pour arriver à un autre. Il annonce la fin. Mais ouf, il reste un morceau de deep confortable.

Au final, notre passion pour John Roberts, de Vakula et de DJ Sprinkles a trouvé du nouveau pour assouvir des envies de romantisme. Rien d’intellectuel. Juste du raffinement, de l’élégance et une envie naïve de romance.

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