Le Rock dans tous ses états est un ovni sur la scène des festivals français : plus vieux que les Vieilles Charrues ou les Eurockéennes, le festival ébroïcien n’a jamais succombé à la tentation de grossir sans cesse. Le premier festival de l’été a ainsi réussi à garder son essence originelle : un festival à taille humaine composé d’un public principalement local mais proposant une programmation assez pointue (une fois les quelques têtes d’affiches assez conventionnelles passées). La surenchère astronomique des cachets des mastodontes de la musique a certainement renforcé ce positionnement risqué le même weekend que les Solidays (et cette année du Mix Up festival et son Manu Chao à 15 euros !)
Au final, les spectateurs du Rock ont pu découvrir en quelques années des artistes parmi les plus intéressants du moment. Juste pour situer, voici les artistes présents il y a trois ans à Evreux : John Butler Trio, Moriarty, Birdy Nam Nam, Rodrigo y Gabriela, Battles, Caravan Palace, 65daysofstatic, My Brightest Diamond, Tahiti 80, Agoria, Why?, Danton Eeprom, Surkin, Camille, Gossip, The Dø, Girls in Hawaii, Blood Red Shoes, Envy, Foals, Ez3kiel, Hushpuppies, Dälek, O’Death, The Shoes, Yuksek, Patrick Watson, Yeasayer, La Maison Tellier, Does It Offend You, Yeah?, Chrome Hoof, Get Well Soon, I’m from barcelona… Amen !
Bon, autant le dire clairement, cette édition 2011 n’atteindra probablement pas un tel sommet de perfection. Mais pour ceux qui se donneront la peine d’être là tôt ou d’aller sur la Scène B ou la Papamobile en soirée, les bonnes surprises devraient être au rendez-vous. Petit itinéraire conseillé, hors des sentiers battus :
Vendredi 17h30 Scène A : Dark Dark Dark
Concert d’ouverture du festival. Une bonne raison – s’il vous en fallait une – de quitter le boulot au plus vite. Ce trio américain réussit à toucher directement dans le cœur. C’est frais, c’est beau et c’est parfait pour débuter ce weekend.
Vendredi 20h25 Scène B: CW Stoneking
Juste après le concert des excellents Cloud Control, on reste en Australie mais pour une ambiance totalement anachronique. CW Stoneking porte dans sa voix des décennies de blues et de jazz. Une musique noire, américaine et du siècle dernier réalisée par un Australien blanc de 37 ans !
Vendredi 01h50 Scène B: Disasteradio
Dernier concert de la soirée : pour les rares festivaliers qui ne seront pas trop atteints par l’alcool et d’autres substances divertissantes, ce Néozélandais risque de les déstabiliser. Le geek cultive le cheap et le ringard avec une assurance assez bluffante. Une fin de soirée en mode electro pop fluo paillettes…
Samedi 17h40 Scène A : No Surrender
Impossible de ne pas penser à TV on the Radio ! La voix du chanteur du trio new-yorkais y est pour beaucoup, mais cela va encore plus loin. Exploration d’une culture afro, ultra urbaine et electro, No Surrender explose toutes les frontières.
Samedi 18h20 Scène B: Blake Worrell
Pour une fois qu’un mec de Berlin programmé en festival français ne fait pas de l’electro, on ne vas pas s’en priver ! Ce pote du Peuple de l’Herbe et des Puppetmastaz pratique un hip hop abrupt aux ambiances étranges, pas vraiment inquiétantes, mais pas rassurantes non plus.
Samedi 00h05 Gonzomobile : Civil Civic
Excellente alternative à Gaëtan Roussel qui passe en même temps sur la grande scène, ce duo australien (décidément!) distille un post-rock aussi puissant que raffiné avec quelques excursions vers des sonorités électro et new wave.
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