Les Soeurs Boulay sont vraiment soeurs et leur nom de famille est vraiment Boulay. Elles nous viennent des terres lointaines et séduisantes du Québec, parlent d’amour, d’amitié et de famille avec beaucoup de mélancolie et nous donnent envie de nous rouler en boule au coin du feu. De vraies stars de l’autre côté de l’océan, elles sont pourtant encore méconnues en France.
A l’origine, Les Sœurs Boulay commencent à chanter en chorale, chacune dans leur coin. Un jour, pour se remettre d’une soirée un peu trop arrosée, elles se mettent à chanter ensemble. Comme cela rend plutôt très bien, elles continuent et, en 2013, leur premier album Le poids des confettis voit le jour, suivi de 4488 de l’amour, sorti en 2015 en France (un an plus tôt dans leur pays natal). Sur fond de guitare classique, leurs voix se suivent avec fluidité, se répondent, parfois se superposent et nous emportent tantôt dans les rues montréalaises, tantôt au fin fond de la campagne québécoise. Une telle douceur émane de leurs morceaux que leur musique est souvent comparée à une couverture de laine. On n’aurait pas pu trouver mieux comme image ? OK.
Un troisième album devrait bientôt arriver mais, pour nous faire patienter, c’est Stéphanie, la benjamine, qui a sorti récemment un album solo intitulé Ce que je te donne ne disparaît pas.
En interview, Stéphanie et Mélanie donnent à voir un duo soudé et complice, dans la vie comme dans la musique. Cette relation se ressent à travers leurs chansons, sincères et drôles (même si on avoue ne pas toujours bien comprendre les expressions locales). Leurs textes sont écrits à quatre mains, méticuleusement, Stéphanie étant la plume romantique des deux, Mélanie rectifiant souvent le tir pour éviter de tomber dans le kitsch.
Lorsqu’elles étaient encore petites, à l’automne, leur père s’échappait sur l’île d’Anticosti. Il y ramenait de la viande pour tout l’hiver et pour toute la famille – famille au sein de laquelle la chasse est une véritable tradition. Pour la petite histoire, cette île située dans le golfe du Saint Laurent fut autrefois le terrain de jeu d’un riche chocolatier français qui y introduisit artificiellement toutes sortes de gibiers. Aujourd’hui ils sont en surnombre et la chasse y est ouverte toute l’année, dans le but de préserver l’île. Le dernier clip des deux sœurs, qui illustre leur morceau “Nous après nous”, est tourné sur cette fameuse île d’Anticosti et la démarche derrière y est forte intéressante : elles questionnent leur rapport à la viande, et décident de pousser cette réflexion jusqu’à chasser elles-mêmes la bête.
Vous l’avez compris, elles décident de prendre conscience, réellement, qu’avant de se retrouver en steak haché au fond de notre assiette, la viande est d’abord un animal vivant avec des poils, des os, des yeux… Les musiciennes prennent alors la décision de ne plus manger de viande si tuer de leurs propres mains l’animal qui servira à les nourrir s’avère trop douloureux, voire impossible.
Vous êtes curieux ? On vous recommande chaudement de l’être : allez faire un tour sur leur site internet. En plus des traditionnelles vidéos, dates des prochains concerts et merchandising, vous trouverez un onglet intitulé “Mappemonde” (qui est aussi le titre de l’un de leurs plus beaux morceaux) qui devrait, comme nous, vous plonger dans l’univers des Soeurs Boulay jusqu’à ne plus vouloir le quitter. Il s’agit d’une carte du monde interactive, dessinée et animée par le très délicat coup de crayon d’Agathe BB, également réalisatrice du clip “Jus de boussole”. En cliquant sur les lieux vous avez accès à des anecdotes, des photos, des petites histoires qui ont eu lieu à l’endroit en question. Écrits avec beaucoup d’humour et de spontanéité, ces fun facts vous font partir en tournée et boire des shots, tout en devenant meilleures copines… de votre canapé, seul.e. chez vous.
Si votre répertoire de chanteuses québécoises se résumait à Céline Dion ou Isabelle Boulay (aucun lien fille unique), vous avez dorénavant un autre nom sur la liste, et pas des moindres. D’ailleurs, en parlant de Céline, Les Sœurs Boulay avouent être de grandes fans depuis longtemps (bien avant que Dolan ne la remette au goût du jour avec « Mommy » ?) et ont enregistré une reprise de “Pour que tu m’aimes encore” en guitare-voix qui nous fait dire que nous aussi, on l’aime encore.
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