Qu’ils soient tourneurs, programmateurs, organisateurs de festivals ou d’événements, propriétaires de salles ou artistes, les acteurs de la scène musicale ne savent pas quand ils pourront reprendre leur activité. Si septembre tient la corde des paris, certains craignent qu’il faille tirer un trait sur l’année 2020 et se reporter sur janvier 2021. Avec bris et fracas.
Après la grosse claque, le grand flou. La scène musicale a été la première à fermer ses portes du fait de l’épidémie de Covid-19, elle sera probablement l’une des dernières à les rouvrir. Et pour les salles qui le peuvent déjà depuis le 2 juin cela concerne essentiellement les places assises. Pour le reste, les conditions sont drastiques : masques obligatoires, sens de circulations, jauges diminuées, marquages aux sols, distance de sécurité… Bienvenue dans le monde d’après ?
Sur sa péniche, Ricardo Esteban, le fondateur de Petit Bain, a déjà fait ses calculs. « C’est simple, pour être raccord avec les mesures sanitaires, il faudrait que je passe de 450 places à 37, explique, mi-amusé, mi-dépité, le directeur général de cette salle renommée à Paris. Donc soit je multiplie les prix par 12 et je fais le demi à 48 euros et environ 130 euros l’entrée, soit je m’en sors pas. »
Avec de telles contraintes, beaucoup de professionnels pensent comme lui qu’une réouverture estivale est irréalisable. Surtout pour les salles indépendantes dont les recettes proviennent des buvette et billetterie bien plus que de subventions. En substance, il faudra que les salles appliquent des jauges réduites de spectateurs, réservent un certain nombre de mètres carrés par spectateurs (3 à 4 selon les sources) ; embauchent parfois des agents de sécurité pour contrôler les sens d’entrées et de sorties, lesquels devront être instaurées pour limiter les contacts au maximum. Certaines devront même installer des centrales de traitement d’air si les lieux sont mal-ventilés. Des surcoûts et des pertes sèches impossibles à assumer pour ce secteur hyper fragilisé par la crise.
Jauges réduites
Il y a bien eu quelques initiatives à l’image de la Laiterie à Strasbourg (Bas-Rhin) où des séries de concerts pour 60 personnes sont prévus. A Paris, à la Gare, ce sera une chanson pour une personne chacun son tour, pendant toute la soirée. Des réouvertures si partielles relèvent quasiment du symbole.
Tous ne peuvent se le permettre. Si ces contraintes représentent une baisse de 120% pour Petit Bain, pour la Cigale, cela reviendrait à ouvrir pour 177 spectateurs debout pour une jauge initiale de 1472 places. L’Olympia passerait quant à elle de 2 800 places debout à moins de 1000. Impossible. Et d’ailleurs, du côté du Trianon, on s’y refuse. « Tant qu’on ne peut pas ouvrir complètement on n’ouvrira pas, tranche Cristelle Goanni qui s’occupe aussi de l’Elysée Montmartre. Notre équilibre budgétaire est basé sur un modèle qui fonctionne sur une jauge pleine. Les masques, le gel et tout le reste d’accord, s’il le faut ; mais une ouverture debout ne sera possible que sans distanciation. »
Mais rien n’est encore clair. « On n’a toujours pas d’informations précises, souffle Elise Nicolas, manager au label Citizen Records. Ce sont des bruits de couloirs. On est toujours en train d’essayer de deviner. » De fait, le ministère de la Culture brille par son absence depuis le début de la crise. Si des annonces ont été faites, peu de décrets sont déjà signés. La récente valse des ministres n’a pas plus clarifié la situation. Et le silence règne toujours rue de Valois qui n’a pas donné suite à nos sollicitations.
L’une des plus grandes inquiétudes réside dans le maintien ou non des aides gouvernementales. Nul n’est en mesure de dire si le dispositif étatique, notamment les mesures chômage partiel, se poursuivra pour les salles autorisées à rouvrir qui ne le feront pas. Plusieurs syndicats du monde la nuit ou de la musique ont appelé à la poursuite du dispositif pour ceux qui ne pourraient ou ne voudraient pas ouvrir aux conditions imposées. Sans réponse claire pour l’instant.
« Si les aides s’arrêtent, on meurt », annonce d’emblée Ricardo Esteban. Pour autant, il l’a décidé : dans les conditions actuelles, il n’organisera ni concert ni soirée à Petit Bain avant le prochain trimestre. « On n’ouvrira pas avant septembre, enchérit le régisseur d’une salle parisienne. Avec les mesures prévues, je ne vois pas comment faire. Et puis notre programmation n’est pas faite, et toute celle du confinement, on l’a repoussée à septembre. »
L’automne comme horizon
L’automne. Voilà le fragile horizon qui émerge de la « purée de pois », comme dit Léo Tran. En ce moment, ce tourneur d’Azimuth Prod bataille entre autres pour maintenir la série de concerts de la chanteuse trinidadienne Calypso Rose prévue en avril et décalée à septembre. « Je suis déjà en train de discuter avec les salles, décrit-il. J’entends un peu de tout, certaines me demandent de décaler au printemps pour être tranquilles, d’autres attendent de voir. Rien n’est sûr, c’est un peu la merde. »
Plusieurs concerts de mars et d’avril sont déjà reportés à l’automne. Pour ceux qui ont été annulés, cela représente une perte sèche. Quasiment aucune assurance ne les a pris en charge et les annulations ont été aux frais des salles. Au Trianon et à l’Elysée Montmartre, cela représente par exemple entre 30 et 40 % d’annulations. Et le reste n’est pas maintenu pour autant.
Quant aux festivals prévus à la saison des feuilles mortes, plusieurs d’entre eux se maintiennent prudemment. C’est le cas du côté d’Orléans (Loiret) au Hop Pop Hop (18-19 septembre) ou encore de Vendôme (Loir-et-Cher) pour les Rockomotives (19-26 octobre) que notre équipe a couvert l’année dernière, tous deux encore programmés. « On se prépare quoi qu’il arrive, tranche Richard Gauvin. On ne peut pas se permettre d’attendre des directives qui arriveront au dernier moment. » Et le programmateur des « Rocko’ », à l’image de ses confrères des salles parisiennes, de n’être sûr d’une seule chose : le festival sera annulé s’il est soumis à des conditions de jauges réduites, de gestes barrières ou autre distanciation sociale. « Ça ne serait pas rentable de toute façon, explique-t-il. Et on ne fera pas les choses à moitié. On les fera entièrement ou pas du tout. »
L’immense majorité des acteurs interrogés redoutent ces directives. Non qu’ils ne craignent pas le virus ni même qu’ils les estiment injustifiées, loin de là. Ils estiment même que l’Etat a raison d’en faire trop plutôt que pas assez. Simplement, ça n’a pas de sens. Pour eux, l’essence même de la fête est dans la proximité sociale. Sans elle, pas la peine de continuer. « Sur des concerts d’une heure trente, pourquoi pas et encore, pense Max Le Disez, d’AMS Booking, poids lourd de la programmation électro. Mais sur des soirées de 7-8 heures, comment ne pas se toucher ? Ça serait même de mauvaise foi. Personnellement je ne ferai aucun événement s’il y a de la distanciation sociale. Pour moi la musique électronique, sa vraie valeur, c’est quand on peut être à plusieurs pour l’écouter. »
S’adapter et « imaginer des choses »
Au Touquet Music Beach festival, l’un des seuls de la fin de l’été à être pour l’instant maintenus, des mesures sont prévues. Les organisateurs ont annoncé « une jauge réduite pour faciliter la distanciation sociale », « une division du site en trois zones exclusives », une « prise de température corporelle aux entrées » ou encore « la mise à disposition pour tous de kits sanitaires ». Mais là encore, ils attendent « l’aval des autorités ».
Même petite musique aux Bars en Trans, en décembre à Rennes. Là-bas, où les jauges de spectateurs sont plus modestes, on se prépare aussi à de telles contraintes. « On réfléchit, on tentera de s’adapter, espère Philippe Le Breton, le programmateur du festival. Comment on pourrait occuper l’espace public ? On imagine des choses. Peut-être des scènes extérieures ? Faire des déambulations ? » Prévu pour l’hiver, le professionnel reconnaît que la situation de son festival est un peu différente, qu’il a plus le temps de voir venir. A demi-mot, il craint d’ailleurs que l’automne soit un peu prématuré. « Je pense que le public sera très frileux au mois de septembre et plus on va s’avancer, plus il aura envie de revenir. »
« Il faudrait développer des idées alternatives à la scène »
Du côté des artistes français, la même dichotomie entre pour et contre se dessine. Pour eux, le shut down a été brutal. Tous ont vu leurs dates décalées, d’autres des projets s’effondrer ou des albums gelés. Jamais, même en temps de guerre, les artistes n’avaient été contraints d’abandonner la scène. Quelques projets audacieux ont vu le jour, à l’image de United We Stream, diffusé par Arte qui propose des sets dans différents clubs internationaux, diffusés sur le site de la chaîne. Objectif : soutenir ces lieux en leur reversant une partie des recettes. A Berlin, près de 400 000 euros ont été récoltés via ce moyen. Mais cela risque de ne pas suffire.
Certains pensent toutefois qu’il faudra s’adapter. « Jouer dans un club avec des distances sociales, je ne trouve pas ça très réaliste, je ne vois pas comment ça peut fonctionner. Je ne vois pas de la solution là-dedans, avance la DJ Maud Geffray qui participe à United We Stream mais n’y trouve pas son compte. Il faudrait développer des idées alternatives à la scène. » D’autres veulent à tout prix remonter sur les planches, quelles qu’en soient les conditions. La multi-instrumentiste Lucie Antunes a des projets plein la tête. Le confinement a été si violent qu’elle n’attend qu’une seule chose : le retour de la musique. « Il faut rester optimiste sinon on s’effondre, explique-t-elle. Je cherche à fabriquer des choses. Je veux jouer avec des gens. J’ai envie de faire des bœufs. Ça sera possible. On va prendre des distances, se mettre des masques. Je n’ai jamais été aussi triste, je ne sais pas faire autre chose que de jouer avec des gens. » Quant au public ? La musicienne reste ouverte aux propositions. « Jouer pour deux personnes, je pense que je le ferai. J’ai envie de m’adapter à ce qu’on est en train de vivre, assure-t-elle. Je suis d’accord à réfléchir à de nouvelles dispositions. J’ai déjà joué dans un hôpital où les gens rentraient dix par dix pour ne pas avoir à gérer trop de monde. »
« Pour nous, c’est foutu 2020 »
Cette reprise espérée de l’activité en septembre, nombreux sont ceux qui la redoutent autant qu’ils l’attendent. « J’ai peur que la rentrée soit un énorme embouteillage en terme de sorties d’albums et de promos, souffle Vivien Gouery du label Yokanta. Toutes les sorties de début 2020 vont être très difficiles à relancer. » L’ensemble des albums décalés par le confinement risquent de sortir en même temps. Or un nouvel opus, c’est une tournée promotionnelle, une campagne de com et beaucoup moyens. Contrairement à la rentrée littéraire, dont les éditeurs ont déjà annoncé qu’elle serait ventilée sur plusieurs mois pour éviter un effet d’entonnoir, rien de tel n’a été prévu pour la musique. « On a peur que les grandes chaînes de magasins baissent le volume de nouveautés, poursuit Vivien Gouery. La Fnac est passée en centralisation d’achat. On a des retours comme quoi ils réduiraient encore plus leurs commandes. »
Mais, épidémie oblige, le risque pesant sur septembre, c’est le retour du virus. Ainsi que le soutiennent nombre de spécialistes de santé, il est fort possible que le Covid-19 réapparaisse sérieusement à l’automne. Un scénario d’autant plus probable aujourd’hui : les indicateurs français ne sont pas bons et plusieurs régions d’Europe reconfinent déjà. C’est l’une des raisons pour lesquelles les acteurs du secteur de la scène musicale se montrent prudents. Voire pessimistes. Jusqu’à miser sur la rentrée de janvier plutôt que celle de septembre. « J’ai des dates en flottement dans tous les sens. Le contexte fait que les clubs, les salles n’ont pas assez d’informations, déplore Maud Geffray. Pour septembre je ne sais pas, j’ai des expectatives mais personne ne peut caler ou contractualiser mes dates. Celles qui sont assurées le sont pour janvier prochain. » « La rentrée 2021 c’est le plus sûr, confirme Léo Tran d’Azimuth Prod. La théorie du retour du virus à l’automne fait peur à tout le monde. »
A cela s’ajoute un autre souci : le casse-tête des artistes internationaux. Avec la fermeture des frontières, une reprogrammation en septembre semble compromise. Les pays qui ne sont pas sur la liste verte pour entrer en France ne pourront pas envoyer d’artistes dans l’hexagone avant la fin des restrictions. « Au vu de la situation des Américains ou des Brésiliens, ils ne sont peut être pas près à revenir, même pour le début 2021, soupire Cristelle Goanni pour Trianon et de L’Elysée Montmartre. On a 70% de notre programmation, ce sont des artistes étrangers qui ne savent même pas s’ils pourront venir. Pour nous, c’est foutu 2020. »
2021, la crise annoncée
Dans ce cas, les conséquences pourraient être sonnantes et trébuchantes. « On a mis plusieurs scénarios en place, confirme Jean-Brice Lacombe, directeur de AFX Agency à Lyon, qui s’occupe notamment des Nuits Sonores. Un avec une reprise au 1er septembre ; un avec une reprise en demi-teinte et un où on laisse tomber 2020. » Selon ces différentes options, le chiffre d’affaire d’AFX accuserait une perte de 100 000 euros à 900 000 euros. « Si c’est l’année prochaine, comme plein de professionnels le disent, je pense qu’on disparaît », souffle un régisseur, salarié d’une salle historique de la capitale. Même pertes abyssales chez Label Citizen où les comptes affichent un trou de près de 70 % et qui a déjà contracté des prêts pour faire face. « Et c’est sans compter toutes les pertes de 2021 », soupire Elise Nicolas. Car quelle que soit la date de la reprise réelle, les effets du confinement sont amenés à se faire sentir durablement. « Toutes les rémunérations liées aux droits voisins, avec les fêtes, les bars, les restaurants ne seront pas là l’année prochaine, craint Vivien Gouery du label Yokanta. On va se prendre un gros coup de boomerang en 2021. »
L’effet boule neige des annulations et des décalages risque également de fragiliser les situations de jeunes artistes. Parmi leurs préoccupations, les programmations 2020 des festivals d’été annulés qui tenteront d’aligner les mêmes promesses l’an prochain. « Tout le monde a été décalé d’un an, tout arrivera en même temps et les programmations 2021 seront déjà quasiment faites, s’inquiète Paul Berne, batteur du jeune groupe Sarab. Ça sera compliqué. »
4,5 milliards d’euros de pertes
Jean-Jacques Toux, le patron des Vieilles Charrues essaie par exemple d’avoir peu ou prou les mêmes têtes d’affiches que l’édition 2020, annulée par la crise. Mais là non plus, rien n’est sûr et les contrats vont âprement se renégocier. Pour quelques uns, à la baisse, afin de faire face. Si c’est impossible ou que les festivaliers veulent finalement être remboursés, il perdra les ventes de billets déjà engrangées. Le coup risque d’être sévère, pour lui comme pour l’ensemble des festivals. Et la figure des Charrues craint que 2021 soit une annus horribilis. « Toute l’année nous essayons de prévoir, de nous projeter, qu’on soit producteur, tourneur, salle, festival, artiste, on n’arrive pas à se projeter au-delà de quelques jours, soupire-t-il. C’est ce qui est hyper compliqué à vivre. Est-ce que la filière va tenir le coup ? Je pense qu’il va y avoir une casse dingue. » D’après l’association Tous pour la musique, les pertes de 2020 pour l’ensemble du secteur de la musique représenteraient 4,5 milliards d’euros.
Quant aux annonces faites par le gouvernement, au sein desquelles l’année blanche pour les intermittents – dont les conditions ne sont toujours pas claires à ce jour – ne prennent pas en compte les structures qui font vivre ces intermittents. « C’est du bidouillage, s’énerve Elise Nicolas de Citizen. En 2021, il va y avoir une vague d’annonces d’entreprises qui mettront la clef sous la porte. Les très fragiles ne se redresseront pas. »
« L’Etat ne peut pas tout porter et on a eu des aides, nuance Max Le Disez, d’AMS Booking. Mais on connaît beaucoup de lieux très importants pour le tissu local qui sont en grande difficulté, sans trésorerie, avec des loyers qui s’accumulent. » Et dans les lieux et surtout des festivals indépendants, on craint que la crise économique qui se profile conduise plusieurs mécènes locaux, artisans ou entreprises du coin, à ne plus apporter de soutien au secteur.
Penser « le monde d’après »
Aussi, des acteurs de la scène sont en train de penser à un renouvellement profond du modèle, à la fois économique et philosophique, qu’il soit pour septembre ou janvier . C’était le sens de l’Appel des indépendants, qui a réunit 1300 signataires. « Il faut redéfinir des politiques culturelles pour prendre mieux en considération nos diversité, explique Jean-Brice Lacombe, parmi les premiers à l’origine de l’appel. Même si on a mis nos revendications en stand-by, il faut se servir de la crise pour mettre en exergue les caractéristiques de structures fragiles. Il faut pouvoir garder notre indépendance. Seuls les très gros pourront s’en sortir… ou bien les structures capitalistiques. » La première restitution des Etats généraux est prévue à Lyon en septembre quand d’autres sont prévus en octobre à Bruxelles. L’occasion de penser à plus de cohérences.
En ce sens, d’autres pistes émergent. Par exemple, des programmations moins internationales. « Il faut pousser la scène locale, s’imposer la parité sur les line-up, appelle de ses vœux Max Le Disez, également vice-président de Technopol. Il faut aller chercher les jeunes talents de demain. Il faut pousser et aller les chercher. C’est comme ça que les Allemands ont réussi à imposer leurs têtes d’affiche dans le monde entier. » Pour lui, la scène en général et la musique électro en particulier est dans un tournant. Foisonnante, rentable et de qualité en France, elle semble assez forte pour fonctionner sans concession.
Enfin, ils sont nombreux à appeler de leur vœux à une « politique de rationalisation des cachets ». Que l’argent public des subventions n’aille pas financer des acteurs privés. Que les coûts de déplacement et de productions, parfois démesurés, soient repensées. « Peut être que ça va permettre d’accélérer des process en court, espère Vivien Gouery. Cette période nous amène à reconsidérer certains aspects qui n’ont plus lieu d’être. » Et Richard Gauvin, des Rockomotives, de conclure. « En tant qu’acteur culturel, je ferai tout pour que cette crise ait un impact. Est-ce qu’on arrivera à nos fins ? Au moins, on tente quelque chose. »
0 commentaire