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Laurence Guy, mélodies de velours

Chantre d’une électronique aux accents lo-fi, le DJ et producteur anglais Laurence Guy sait aussi manier la pop et la house. Sans jamais oublier de cajoler les âmes les plus douces d’un voile cotonneux de synthés, il navigue depuis quelques années aux confins de nappes – de claviers. Invité du festival Cabourg Mon Amour, on a échangé avec lui quelques jours avant son passage sur la plage.

Sous les gouttes, la plage de Cabourg. Un festival au mois de juin en Normandie est toujours une aventure météorologique, et le pari reste périlleux. Il y a eu de tout cette année et, entre les averses, des nappes de synthés. Celles de Laurence Guy, DJ et producteur anglais qui depuis son premier long format Saw You For The First Time il y a de cela cinq ans, s’applique à créer des pop songs romantiques pour dancefloors.

House et groovy à ses débuts mais sans détourner la tête, il s’aventure à présent vers des constructions pop vocales, hyper-expressives et toujours touchantes. Son dernier EP en date, My Heart Still Leans On You chez Shall Not Fade (écouter ici), en est le parfait exemple : une mue sans discontinuer. Un « en-même-temps » synthétique, à base de nappes, de beats et de mélodies de velours.

1. Press Shot Main

Laurence Guy © DR

Salut Laurence, merci d’avoir accepté ces quelques questions. Comment ça va, déjà ? J’imagine que ce début d’été est très rempli.

Je vais très bien. Ça a été un peu un tourbillon jusqu’à présent, je viens de revenir d’une tournée en Australie hier. Ça fait du bien d’être dehors, de jouer, après une si longue absence. J’ai particulièrement hâte d’être ce samedi au festival Cabourg Mon Amour. J’y emmène quelques potes, je prends le ferry, ça va être un road trip.

Ton dernier EP sur Shall Not Fade est sorti à l’automne précédent, et il était le quatrième et dernier d’une série. Comment est-ce que cela a vu le jour ?

Ces disques sur Shall Not Fade sont nés du fait que Kierran (boss du label, ndr) m’a contacté pour que l’on travaille ensemble. On en a fait un, ça s’est bien passé, on a aimé travailler dessus alors on a continué. Nous voici à une sorte de conclusion logique après Your Good Times Will Come et la suite Your Good Times Are Here, j’ai voulu faire une pause pour réévaluer où j’en étais, ce que je voulais faire ensuite – à la fois musicalement et plus généralement dans la vie. J’aime faire de longues pauses musicales, pour me remettre à zéro.

J’écoutais ton edit de « I Keep Calling » de James Blake, et j’ai été frappé par le sound design : est-ce que tu peux m’en dire plus sur l’exercice du remix ?

J’ai procédé comme je le fais pour la plupart des edits, et souvent aussi pour les remixes officiels – même si dans ce cas-là, je dispose des stems (éléments de bases d’un morceau, ndr). Cela consiste à découper autant que possible le morceau original et à le reproduire sur mon clavier MIDI. Je vais du début à la fin, en coupant au fur et à mesure et en m’arrêtant quand c’est nécessaire pour revenir en arrière. Cela prend beaucoup de temps de faire le découpage initial de la mélodie, mais cela rend le processus d’écriture beaucoup plus rapide ensuite. J’ai entre 10 et 20 canaux de ce même instrument samplé, et je superpose les choses, puis j’ajoute la batterie, etc, jusqu’à ce que le morceau soit terminé.

Depuis Saw You For The First Time il y a cinq ans jusqu’à My Heart Still Leans On You, ta musique a évolué ; quelles sont tes influences en ce moment ?

Je pense que ma musique a pas mal évolué, mais j’ai l’impression, et j’espère toujours, que j’ai gardé une certaine esthétique, et que les gens peuvent dire « oh, c’est un disque de Laurence Guy », quel que soit le genre ou le style spécifique des morceaux. En ce moment, je suis plus influencé par la musique vocale et la soul moderne – j’ai adoré SAULT par exemple, Gabriels, ou la nouvelle musique de Flume, et j’aime particulièrement la musique house/garage « hyper » énergique, faute de meilleure description, comme les disques de Salute, India Jordan, Finn et Local Action. J’ai l’impression que la musique de club se trouve dans un endroit super amusant et large en ce moment, ce qui est très excitant.

Comment est-ce que tu travailles en studio ? Quelle est ta routine, si tu en as une ?

Généralement, j’aime commencer avec une pile de disques, je sample et je m’amuse jusqu’à ce que j’aie quelques éléments sur lesquels travailler, puis je commence à écrire. Si j’ai une bonne vibe, j’aurai un morceau dans la journée, si je n’ai pas de bonne vibe, je remballe tôt et je rentre à la maison – ou au pub.

Photo en une : Laurence Guy © DR

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