Les autorités interdisent au groupe de se produire lors d'un festival pour avoir soutenu la cause tibétaine.
Il y a peu, Modern Sky Records, une maison de disque chinoise demandait à son Ministère de la Culture la permission d’accueillir Kraftwerk – ce petit groupe qui ne paie pas de mine – dans le but qu’ils se produisent au Strawberry Festival de Pékin, événement récurrent ayant lieu cette année du 29/04 au 01/05. Le hic, c’est que les autorités ont refusé. Osé, non ?
Les raisons de ce refus sont claires, nettes et bien démocratiques. Une source de la maison de disques Modern Sky Records déclare que « Kraftwerk n’a pas reçu l’autorisation de jouer [au festival Strawberry le mois prochain – ndlr] car ils ont pris part à ce concert de Free Tibet ». En effet, il y a 15 ans (en 1998), les pionniers de la musique électronique sont programmés à un show de soutien à la cause tibétaine à Washington. Le pire dans cette histoire, c’est que pour cause de pluie il n’avaient alors même pas pu jouer. Les hommes machines feraient-ils peur à la première puissance ? Du côté du ministère, pas de commentaire.
Au lieu des allemands, c’est le groupe anglais Travis qui jouera la tête d’affiche.
La Chine n’est pas encore le pays le plus à la mode pour les groupes occidentaux. Cependant, il est devenu, depuis quelques années, de plus en plus fréquent pour des artistes reconnus mondialement qui sont en tournée de s’y réserver une date. Sonic Youth, The Rolling Stones, Autechre, Nine Inch Nails ou encore Public Enemy s’y sont succédés sans heurts. Mais, un artiste trop politisé n’est pas le bienvenu. C’est le cas de la chanteuse Björk qui avait fait passer un mauvais quart d’heure au gouvernement en scandant «Tibet, Tibet» (en vidéo ci dessous), lors d’un concert à Shanghai en 2008 à la fin de son morceau Declare Independence. Eh, fallait pas inviter Björk…
Plus que jamais, la musique est une arme contre un pays qui verrouille.
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