A ceux qui ont perdu le groove, répandez le nom de Kölsch. Aucun lien avec la bière. Avec Michael Mayer et Wolgang Voigt, le producteur danois fête les 20 ans de Kompakt à sa façon : en sortant un album à l’énergie communicative capable de retourner un club en moins de deux. Pourtant l’artiste a connu un passé plus NRJ que Berghain.
Avant de lui envoyer des fleurs, sachons mesurer nos propos. À la base, le garçon sait y faire avec les tubes et les gros sons EDM-vas-y-que-je-balance-un-saxo-et-un-gros-kick. Quand il bossait avec son demi-frère sur leur projet Artificial Funk ou Enur, ils ont quand même composé Calabria (si si celui à 28 millions de vues) que peu de Terriens ont pu éviter.
Mais, c’est bien de l’histoire ancienne. Des histoires de vieux cons qui passent de révolutionnaires à réacs ou des punk qui finissent par faire de la variété à force de vivre trop longtemps, on en connaît. Il est moins courant d’être numéro un dans les charts avant de revenir à la techno made in Kompakt.
Ici commence notre histoire avec le Danois.
Certains l’ont donc peut-être découvert sous les noms de Rune, Ink and Needle ou Rune Reilly Kölsch mais c’est bien sous la casquette Kölsch qu’est sorti « 1977 » il y a trois mois déjà. Dans ce long format, la techno allemande flirte avec un groove irrésistible. Il lui donne donc ce que la house a adopté dès le départ : ce côté funky.
On le sait bien, Michael Mayer est un personnage plein de bonnes intentions. Alors quand, un beau matin de mai, il décide d’enchaîner My Orbit de Coma, Goldfish de Kölsch et son Good Times personnel, il est difficile de rester insensible. Ces moments ont eu le temps de mûrir dans notre esprit et semblent gravés pour un bon bout de temps.
Mais, quand quelques temps plus tard Daniel Avery, invité à la Carène de Brest par Astropolis, finit un superbe set par le morceau Opa, ça en devient carrément indécent, c’est la débandade. Infernal. On ne sait plus où balancer ses bras et sur quel pied danser mais c’est plus fort que tout. Ultra-communicatif, ce titre nous donne décidément envie de nous plonger dans cet album majoritairement tourné dancefloor mais pas que.
Au clubbing, il donne toute sa distinction et sa subtilité. Les mélodies renferment une dose de bonhommie communicative, une techno progressive et une beauté de l’instant que Kompakt s’est efforcé de véhiculer toutes ces années. Kölsch nous apprend à être légers.
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