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Il sera une fois… Noir Désir aux Vieilles Charrues 2011…

Par quel titre commenceront-ils... Comment ne pas se poser la question... Quel pari feront-ils...

Par quel titre commenceront-ils… Comment ne pas se poser la question… Quel pari feront-ils ? On peut attaquer fort, tranquille, prendre le contre-pied, faire monter la tension, ou chercher immédiatement le point du rupture. Mille et une façons d’exister. Mais surtout de renaitre. Kérampuil est un vaste champ des possibles. Dix ans après.

Ils seront forcément où on ne l’attend pas. Parce qu’on ne les attend nulle part. Privilège acquis un jour en France, à l’été 2001, par la voix méconnaissable de Bertrand Cantat, venue enchanter les ondes et emporter le vent.

On y est. Cinq hommes entrent une scène. Puis une femme. C’est la première surprise : Patti Smith est là. Dès le premier titre, choix étonnant. Le verdict tombe, tranchant comme une lame : C’est Fin de siècle qui débute les hostilités. Y’avait des drapeaux du grand soir, y’en avait des rouges, y’en avait des noirs. Aussi loin que je me souvienne. Le deuxième couplet est pour Patti Smith. La voir ici n’est finalement qu’une belle évidence : l’incarnation du rock, du véritable rock, c’est aussi elle.

Fin de Fin de siècle. Ovation insensée, vite calmée par cette guitare acoustique emmanchée par Bertrand Cantat, et grattée doucemement, comme une comptine. Une ballade, c’est bien une ballade aux accents folk à peine masqués qui se présente à nous. A ce jour, seul Thome Yorke m’avait prouvé qu’on pouvait goûter au silence en festival. Bertrand Cantat sera le deuxième. Un ange passe. Sa voix éraillée est intacte. Ses textes ont laissé une partie de leur poésie dans les loges. C’est direct. Trop pour moi. Je crois comprendre que cette ballade, à qui mes oreilles offriront tout de même une place des choix dès la sortie du disque, s’intitule « Les uns et les autres« . Patti Smith assure les chœurs, et s’en va. « Madame Patti Smith, s’il vous plait ! « dit Bertrand, comme pour mieux l’accompagner. C’est la première fois qu’il s’adresse à nous. L’avant dernière fois, en réalité.

Comme elle vient, le Temps des Cerises, Les écorchés, et surtout Tostaky s’enchainent. Quatre éclairs. ou plutôt quatre coups de tonnerre. Le public sonne la révolte, lui qui attendait tellement de pouvoir gémir en yahourt espagnol, l’air de rien. « Para la queja mexica, este sueno de america ». Déraisonnable public carhaisien.

Les deux nouveaux titres sont relégués au second plan. Le mot d’ordre adressé par 60000 personnes est plus clair : faire parler la poudre. Les slams ont la part belle, et peu importe que le titre s’y prête ou non. Les quarantenaires révolus pleurent leur mère : y’a décidément plus de respect pour rien. Vœux exaucés pour les excités sur Ici Paris, point d’orgue inattendu du set, jusqu’à ce que Cantat ajuste son refrain : « Ici Carhaix« . On aurait aimé qu’il s’abstienne, tout l’art de Noir Désir étant de déjouer les pièges tendus. Qu’en reste-t-il ?

Peut-être a-t-on parlé trop vite. Puisque Bouquet de nerf, chef d’œuvre de nuances, fait sa douce entrée. Deux violons et deux violoncelles ont fait leur apparition, sur le coté gauche de la scène. Ceci annonce, à l’évidence, l’arrivée d’autres titres de Des visages des figures. On se plantait. Plus tard, c’est Ernestine et A la longue qui clôtureront un set court, si court. Cinquante minutes. C’était le deal.

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