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Il sera une fois… Noir Désir aux Vieilles Charrues 2011…

{Première partie} Ce samedi 16 juillet 2011 a paru d’autant plus long que la pluie n’a cessé de tomber. La prairie de Carhaix est devenue un champ de bataille. Elle connaît. La soirée n’a pas débuté qu’elle appartient déjà à l’Histoire. L’histoire du rock français, l’histoire du plus grand festival de par chez nous. La rumeur enflait depuis des mois. Les médias jouaient le jeu à fond expliquant sans autre forme de vérification que les négociations étaient âpres. Plusieurs fois les organisateurs auraient failli jeter l’éponge, et puis finalement, contre toute attente, y compris la leur, ils sont parvenus à l’impossible : ils ont l’exclusivité du premier concert de Noir Désir depuis huit ans.

Les plus téméraires des fans, souvent des soutiens de la première heure, ont fait preuve de leur présence dans les moments les plus sombres. A côté des autres festivaliers, ils passent pour des vieux. Ils pourraient être les parents d’une bonne partie d’entre-eux, après tout. C’est ceux-là, les vrais, les durs de durs qui se sont postés devant la scène, dès l’ouverture du site, ce midi.

Deux heures avant le début du concert, le public est majoritairement celui des fans. Quelques petits campeurs malins étaient venus avec des mini-radiateurs à se faire dédicacer. Les convecteurs n’ont pas fait long feu : des fans les massacrent. Climat éthylique pour ambiance surréaliste. Il y a des choses avec lesquelles on ne rit pas. « Bertrand » en fait partie. De même, d’improvisés vendeurs peu scrupuleux proposent des tee-shirts du meilleur goût (« Marie cogne-toi là », « Marie Trintignon »…), mais remballent vite fait leurs étals de fortune. Non, on ne rit décidément pas avec « Bertrand ».

Du côté du groupe, la tension, la pression ne sont plus que des mots. La réalité est au-delà. Deux difficultés ont dû être surmontées, la première concerne la sécurité, même si c’est le problème des organisateurs, il a fallu s’assurer que l’enjeu avait été compris à sa juste hauteur. L’insurmontable, cela a été le choix des titres à interpréter ; aucune ambiguïté n’est permise. Exit les Danse sur le feu Maria, Sweet Mary ou Tu m’donnes le mal… Les égarements macabres n’ont pas leur place. Pas ce soir. Veuillez rendre le set à qui il appartient.

Les lumières s’éteignent. Les enceintes commencent à diffuser le ronflement du didgeridoo. Personne n’est sur scène. Écrans géants éteints, peu d’instruments installés : deux guitares, une basse et une batterie. Le concert est d’autant plus attendu que l’on sait depuis deux ans que Noir Désir a recommencé à écrire des chansons dont rien n’a filtré, mis à part le peu glorieux Gagnant/Perdant. En quelque sorte, c’est un aperçu de l’album à venir que les spectateurs attendent, même si cet album ne vient jamais. Ils l’attendent depuis l’Eternité. Après Des visages, des figures, chacun était convaincu que Noir Désir allait repousser encore les limites. Que le disque suivant irait forcément encore plus loin.

Las, Noir Désir chercheront-ils à surprendre quitte à faire le choix de décevoir. Comme ils l’ont toujours fait. Quatre quinquagénaires montent désormais sur scène. On touche au but, exit les fantasmes, le réel prend place. Une phrase me traverse l’esprit : « Au bout d’un moment, nous étions devenus un groupe de reprises. On ne faisait plus que reprendre nos vieilles chansons. » Je ne me souviens plus de qui a dit ça. De mémoire, je dirais que c’est un des mecs de Deep Purple, à vérifier.

Au niveau du symbole, c’est autre chose, c’est le retour. C’est ça qui compte, seulement ça, car le retour sur scène de Noir Désir ne pourrait donc qu’être en-dessous des espérances ? Après tout, même Kurt Cobain serait pathétique s’il refaisait Unplugged in New York. On ne ressuscite pas un mythe, on honore sa mémoire.

(Deuxième partie, la semaine prochaine…)

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2 commentaires

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mont athos 08.11.2010

un musée de cire qui fond et à la première note de basse,se réanime comme à la première heure,même si personnellement,l’apparition de nini sur scène,où ailleurs réouvre la cicatrice,c’est assez bizarre,puis la musique reprend ses droits,naturellement,ç’est comme ça.à la vie à la mort.longue vie

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