Gui Boratto, minimale maxi-planante

Très créative mais peu médiatisée, la scène électro d’Amérique du sud s’invite sur Sourdoreille. Première virée sous l’Equateur avec Gui Boratto, l’un des poulains du label allemand Kompakt.

1974. Le petit Guilherme Boratto ouvre les yeux à São Paulo. Enfance plutôt commune, bordée par un grand frère qui lui façonne les oreilles au son de l’acid house qui sévit à quelques milliers de kilomètres au nord (du côté de Detroit).

A 16 ans, Gui Boratto travaille dans une boîte de pub, en tant que compositeur de bande-sons pour des spots publicitaires. Son premier groupe est pourtant un pop band pour midinettes. Son label MégaMusic, produit alors de la soupe tiédasse. Principal fait d’armes : Você Me Apareceu, du groupe Kaleidoscopo en 2005. Même Nagui a sombré. Instant mythique du PAF.

C’est sans doute trop pour Gui, qui se dit qu’il serait temps de faire de la musique. Du coup, notre bonhomme va rattraper le temps perdu. En 2007, il sort « Chromophobia », un premier chef-d’œuvre, vite étiqueté « techno minimale ». Sidérant de facilité, le gazier s’aventure sur des terres qui marqueront les fans de Nathan Fake ou James Holden.

Quelques maxis plus tard, le Brésilien remet une couche. On est en 2009. « Take My Breath Away » s’impose comme la valse de l’aube, celle qu’on rêve d’entendre à 9h du mat’ à Astropolis, au moment où les corps s’oublient et où l’œil affûté guette un fond de bouteille traînant dans l’herbe.

Assez rare sur scène, Boratto se produit exclusivement en live, refusant les DJ set. Sur la toile, les avis sont unanimes ; la machine Boratto marque les esprits. Rien de prévu en France pour l’instant. Gardez les yeux ouverts.