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Girls in Hawaii, le replay de notre direct à Bruxelles

Rarement le retour d’un groupe avait été si attendu par nos petites oreilles. Depuis leurs premières notes, les Belges de Girls In Hawaii nous ont toujours émus grâce à ce sens inouï de la mélodie qui rappelle que la pop est un art majeur. Trois ans après un drame qu’ils ont su surmonter, les voilà de retour. Avec en point d’orgue de cette nouvelle tournée leur date à L’Ancienne Belgique. Chez eux, à Bruxelles. C’était le 22 novembre dernier. Notre replay est disponible, pour les retardataires.

Girls In Hawaii, c’est d’abord l’histoire de deux amis. A Braine-L’Alleud, à 20 km au sud de Bruxelles, Lionel Vancauwenberge et Antoine Wielemans se retrouvent dans la chambre de l’un et de l’autre pour écrire la musique qu’ils aiment. Naissent de ces moments-là des compositions pop sans autre prétention que de tuer l’ennui. Naturellement, ils y invitent leurs deux petits frères respectifs et compagnons de jeux depuis l’enfance, Brice et Denis. Girls In Hawaii est né. Leurs compositions d’une rare délicatesse vont progressivement séduire leur entourage, puis la Belgique, puis L’Europe, pour finalement trouver écho au Japon et aux Etats-Unis. Par la grâce d’un premier album au titre finalement prémonitoire : «From Here to There».

Quatre ans plus tard sort son successeur, « Plan your Escape ». La donne a changé. Les tournées ont épuisé le groupe et le ton se veut plus sombre. Il illustre ce délicat passage à l’âge adulte et les tourments qui l’accompagnent.

Le 30 mai 2010, Denis Wielemans (frère d’Antoine et co-fondateur du groupe) trouve la mort dans un accident de voiture. Le groupe ne trouve pas la force de continuer sa route. Antoine, leader endeuillé, s’isole. Lionel arrête même de composer toute musique. Les deux têtes pensantes du groupe sont à l’arrêt. Cette période sombre va durer deux ans. Eté 2012. Antoine a des bribes de chansons à partager. Lionel a repris sa guitare. Doucement mais sûrement, Girls In Hawaii repart et s’entoure de Tchad Blake, légende mondiale du mixage (Pearl Jam, Black Keys…) pour composer et enregistrer l’album de la renaissance.

Il y aurait donc toujours une lumière au bout du tunnel. Voilà la réflexion qui anime l’écoute de « Everest », nouvel album d’un groupe qui affronte son deuil par la musique. Onze chansons pour autant de variations sur un même thème, celui du deuil, de l’absence et du manque. Mais aussi et surtout celui de l’apaisement et du retour à la vie. Jamais Girls In Hawaii n’avait accordé une telle importance à ses textes. Jamais les mots employés ne pourront être plus personnels. En témoignent le single Misses, le sublime We are the living ou I’m not dead et son mantra final qui résume en une phrase l’état d’esprit d’un groupe revenu de l’enfer : « Untill I sleep, I’ll forever walk ».

 

Et puis il y a ce nom donné à l’album. « Everest ». Nous avions rencontré Antoine et Lionel en juillet dernier pour une interview avant la sortie du disque. Ils nous expliquaient le choix de ce nom : « On voulait évoquer quelque chose qui serait trop grand pour le décrire, trop grand pour l’englober ou même y accéder. Pour nous, écrire un album dans le contexte du décès de Denis, c’était très complexe et abstrait comme sujet. On aime le titre de cet album pour cette raison-là : parler de quelque chose d’impossible à appréhender. »

Everest, ce symbole de l’immensité et du courage qu’il faut pour l’affronter et oser un dépassement de soi. Ce courage, le titre Mallory’s Heights l’illustre à merveille. Antoine et Lionel y racontent l’histoire vraie de ces deux alpinistes anglais qui, en juin 1924, ont été vus pour la dernière fois à moins de 300 mètres du sommet de l’Everest. Pour toujours, la question restera en suspens : y sont-ils arrivés ?

« L’important, c’était surtout de faire ce disque, pour exorciser, pour montrer que ce qui était arrivé ne signifiait pas la fin de tout», nous disait Antoine lors notre rencontre. C’est ainsi que Girls In Hawaii a conçu ce disque. Comme la suite d’une petite aventure devenue grande, démarrée dans une chambre d’ados pour devenir une exploration à travers le monde. Cette aventure-là méritait d’être poursuivie. Au-delà des épreuves.

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