FME : l’été indé canadien

Clap de fin pour les blockbusters de l’été, place aux productions indépendantes ! Au Canada, la transition se fait depuis quelques années à Rouyn-Noranda. Cette ville minière de 40 000 âmes accueille le meilleur de la scène alternative. Le « tout Montréal » parcourt pour l’occasion les 700 km qui séparent le FME de la 2^e plus grande ville francophone du monde. Un peu comme si le microcosme culturel parisien se tapait 8 heures de route pour aller à Dunkerque découvrir des groupes émergents !

Le Festival des Musiques Emergentes se contrefout royalement de la hype. La seule ligne directrice du festival, c’est sa ligne artistique. Et c’est elle qui lui a permis depuis ses débuts en 2003 de s’affranchir de toute concession. Il y a quelque chose d’extraordinaire à se balader à Rouyn pendant le festival. Ce n’est pas la folie de Carhaix pendant les Charrues mais une atmosphère plus sobre, plus envoûtante aussi. Partout dans la ville, les petites salles et les bars se mettent au diapason, tout comme une ancienne église ou encore la base de loisirs en bord de lac (pour les Piknic Electronik). La musique résonne de partout. Les habitants de la région se mêlent aux pros mais aussi aux artistes qui ne rechignent jamais à découvrir d’autres groupes avant ou après leur propre concert. Des artistes pour la plupart logés dans le même lieu, à quelques kilomètres de la ville, en pleine forêt !

L’an dernier, notre périple nord-québecois nous avait permis de découvrir Lunice, I no, Leif Vollebeck ou encore Parlovr. Des artistes qui n’ont clairement pas (encore) percé de ce côté-ci de l’Atlantique mais qui n’ont jamais quitté notre discothèque virtuelle. Pour cette 9^e édition, on a donc fouiné dans la prog pour découvrir la cinquantaine de groupes programmés, avec comme objectif de vous ramener une dizaine de vidéos découvertes.

Et pour vous faire patienter, voici trois artistes qui devraient marquer cette Web TV pas comme les autres.

L’instant sauvage : Duchess Says
Ou comment allier brutalité, folie et mélodies entêtantes.

L’instant classe : Pat Jordache
Comme un fantôme de TV on the Radio dans une ambiance planante.

L’instant poétique (et francophone) : Monogrenade
Le chaînon manquant entre Malajube et Pierre Lapointe.