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Festival Levitation, rapport d’activité psychédélique

Distorsions, fuzz, guitares hypnotiques et voyage introspectif, le week-end dernier se tenait à Angers l’un des événements les plus excitants dans le trop petit agenda du rock psychédélique, le bien nommé festival Levitation. En quête du frisson ultime, on y était pour la première soirée et on se presse de vous la raconter ici tout en se remettant péniblement des acouphènes et des courbatures.

Levitation, c’est d’abord l’histoire d’un jumelage réussi entre deux villes qui n’avaient à priori rien en commun mais tant de belles choses à faire ensemble : Austin et Angers. Voilà, ça fait maintenant 4 ans que ça dure et quatre ans que les créateurs de l’Austin Psych Fest (dont font accessoirement partie les Black Angels) ont trouvé à Angers où loger le petit frère de son célèbre festival texan.

C’est l’intime et charmant club du Chabada qui accueille le festival depuis sa création en 2013. Si jeune et si fringant, cet événement mi-Américain mi-Français exhibe deux scènes. Vingt-deux groupes y alternent combats de guitares, pédales d’effets, synthés calibrés post-punk et voix rauques.

En trois éditions, la fête est devenue incontournable sur la scène du rock psychédélique en France, qui dispose d’assez peu d’endroits d’expression comme celui-ci. Le principe : les créateurs du festival texan font passer des groupes déjà passés au Austin Psych Fest qui sont aussi bien des pointures emblématiques du mouvement (Wire, The Melvins, The Soft Moon) que des projets gravitant autour de ce qui apparaît plus comme étant un état d’esprit qu’un genre musical à part entière (Blanck Mass, Flavien Berger, Svper).

Solids-par-Fred-Lombard-3-600x400Solids © Fred Lompard / Indie Music

Vendredi 18 septembre sonnait donc l’ouverture de la troisième édition du festival Levitation et à peine arrivé, tout a rapidement pris une tournure simple et spontanée. De cette soirée un peu zinzin, on retiendra notamment l’accouplement improbable de punk et de doo-wop des sulfureux gladiateurs de The King Khan & BBQ Show qui présentaient leur dernier album Bad News Boys. S’en est suivi le quatuor de Houdson, Indian Jewelry, qui a visiblement travaillé son pouvoir d’envoûtement malgré un live inégal. Très attendus, les gars de WAND nous ont retourné la cervelle avec un concert alternant mélodies lascives et riffs dévastateurs, à l’image de leur album Golem. Ces protégés de Ty Segall ont su démontrer au fil de leur performance leur talent pour hypnotiser les foules en transformant leurs morceaux en de véritables voyages.

En quête de fraîcheur, on file devant la scène extérieure où la moitié de Fuck Buttons, aka Blanck Mass, a déjà entamé son live. Malheureusement, son ambient techno glaciale ne prend pas et on ne sait ni si ce sont les conditions qui ne sont pas adaptées, ou si c’est le bonhomme qui n’est pas à son aise. Les mythiques The Melvins s’en iront clôturer cette première soirée par un live surpuissant démontant la salle comble. A un moment, on s’est même demandé si on n’assistait pas à un concours de plongeons tant le compteur de slams s’est affolé. Grande claque donc devant cette performance alliant punk, doom et psyché qui avait par le passé figuré parmi les groupes préférés d’un certain Kurt Cobain.

On ressort du Chabada tout secoués, un peu triste de quitter cette ambiance chaleureuse et complètement barge. Cinq étoiles pour la facilité d’accès au site avec une navette gratuite, et puis parce qu’on adore la bouffe, on remercie tous les petits stands qui nous ont fait presque autant rêver que les cheveux de Buzz Osborne (The Melvins).

The King Khan & BBQ Show © Fred Lompard / Indie Music
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