Une deuxième édition avec 17.000 personnes, un premier soir déjà classé parmi les meilleures soirées de l’année, sans aucun doute… Paco Tyson a mis a barre très haut ce week-end. Récit de deux jours à cent à l’heure, en terres nantaises, en attendant déjà un troisième round l’année prochaine, sur un nouveau terrain.
Confirmer une belle première édition n’est pas la chose la plus évidente pour un festival qui cherche à grandir. Alors, quand pluie et vent viennent faire claquer les bâches des chapiteaux vendredi après-midi, à quelques heures de l’ouverture du site, on se dit que la petite équipe du festival doit se taper de bonnes sueurs froides.
Et puis tous les éléments s’alignent : le ciel se met à sourire et sort sa plus belle lune, et Ricardo Villalobos n’a pas oublié de prendre son avion. Sous le grand chapiteau, c’est Jef K qui est aux manettes. L’ancien résident du Robert Johnson, exilé à Nantes, démontre encore une fois qu’il est l’un des meilleurs ambassadeurs house de notre cher Hexagone. Belle entrée en matière, avant plus de cinq heures que se partagent les deux têtes d’affiche du festival, Laurent Garnier et Ricardo, donc. Et la nuit, comme prévu, va être anthologique.
Garnier débarque avec une patate d’enfer. Cela faisait plusieurs années qu’il n’avait pas fait étape à Nantes, le public le lui rend bien. Un set un peu plus dense qu’à l’accoutumée, au cordeau, très techno, devant une main stage noire de monde. Avec, au milieu, ce moment suspendu quand il joue « Solitary Daze » de Maceo Plex, qu’on a capté pour vos petites mirettes. Les mauvaises langues repasseront ; on attend encore le jour ou Lolo montrera ses premiers signes d’usure.
02.45. Changement de décor. Garnier cède la place au chaman chilien. Le grand félin n’a pas joué dans l’ouest depuis plus de dix ans. C’était à Astropolis, aux côtés de son pote Luciano, au sous-sol du mythique Vauban. Il faut dire que l’oiseau se fait rare, et que booker cet homme est un acte héroïque dans le petit monde des programmateurs. Voilà donc notre grand échalas sur la main stage, tout sourire. Et la magie opère. Armé de ses tracks jamais sortis, Ricardo glisse d’une platine avec cette nonchalance si caractéristique. Le set sera fantastique de bout en bout, avec cette science du groove minimal inégalable. Une vraie leçon du musique. Laurent Garnier, resté sur le coin de la scène, et Jef K, son pote de toujours, le rejoindront en fin de set pour un back to back to back qu’on n’osait pas imaginer. Soirée mémorable de bout en bout.
Jour deux. On redescend sur terre avec une programmation en apparence plus modeste, sauf pour les tranceux qui se ruent sous le chapiteau Mutation, où le duo Vini Vici, qui sont à la trance ce que Steve Aoki est à l’EDM, déboulent pour une date unique en France. On opte pour le petit chapiteau où Jayda G sera notre révélation house du week-end. On n’avait pas vu une telle gnaque depuis un bail. La Canadienne, repérée au Dekmantel, s’éclate sur scène, et offre le moment le plus festif de Paco Tyson. Sur la grande scène, Robert Hood semble ne pas avoir actualisé ses clés USB depuis 1997, et se fait happer tout cru par Ellen Allien, qui cogne plus fort qu’on le pensait. Mais nos petits yeux s’illumineront définitivement pendant le live de Karenn, l’association de Blawan (qui depuis un an transforme tout ce qu’il touche en or) et Pariah. Un jam techno à quatre mains d’une grande finesse, à la force mélodique insoupçonnée, belle apothéose d’un petit festival encore artisanal au fort caractère, qui décidément, s’est juré de vite devenir grand.
Crédit photos : Gratuitpourlesfilles.fr
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