Vous vous demandez comment s’est passée la soirée qui célébrait les 15 ans du célèbre label Ed Banger Records au Grand Rex mais vous n’avez pas pu vous choper une place à temps ? Nous nous sommes infiltrés sur place, tapis dans l’ombre, pour vous faire un compte-rendu (et boire des bières).
Le succès de la soirée des 15 ans d’Ed Banger samedi 31 mars au Grand Rex à Paris était couru d’avance. Une soirée dans laquelle l’orchestre philharmonique Lamoureux avait pour mission de réinterpréter quelques morceaux choisis du catalogue électro de Pedro Winter et ses poulains. Remplir les 2700 sièges de cette magnifique salle parisienne n’a donc pas été un souci pour l’événement qui se jouait à guichets fermés. Le challenge artistique était lui bien plus difficile et autant vous spolier tout de suite : les 70 musiciens (ou presque) et leur chef Thomas Roussel ont sorti la machine à fessées.
Grosse claque sur lit d’émotions de la fosse au balcon pour les 5400 oreilles et 5399 yeux présent dans la salle (si si) ! Un moment symbolique on ne peut plus émouvant pour le label et chaque personne qui a pu fredonner un jour, ou 2 ou 1000 riffs de la bande à Busy P.
Mais comment réécrire des morceaux avec des montées qui n’en finissent pas ? Pas gagné de remplacer la ligne de chant de tubes hyper-connus par des violons, de trouver l’équilibre et de la puissance quand on ne peut remasteriser en studio chaque piste dans un mix sur-vitaminé. Que deviennent donc ces pièces musicales sans leur ADN KICK-SNARE si efficace ? Verdict après le replay intégrale d’1h30 capté par la Blogothèque.
Les poils tendus et deux larmichettes plus tard, un mot s’invite : respect. Respect pour ce label pas comme les autres qui, on peut le dire, a de l’ambition et le sens de la fête. La belle sélection et le travail acharné de Thomas Roussel et son orchestre ces 3 derniers mois (seulement) ont payé. On y retrouve des tubes, un hommage, des morceaux plus discrets, des bandes originales et des œuvres dont l’héritage classique n’a jamais été aussi évident (coucou Justice).
Depuis quinze ans que le label mène son écurie à travers les vagues plus ou moins houleuses de l’industrie musicale, des phénomènes de mode avec des artistes plus et moins connus, il emmène avec lui des générations de kidz énervés. Si on l’associe toujours à Justice ou Breakbot, preuve en était hier soir qu’Ed Banger peut aussi se vanter de faits d’armes prestigieux aux côtés de Para One, Laurent Garnier ou Cassius. C’est un projet honnête et passionné qui a rendu sa copie lors d’une soirée d’exception. Félicitations pour l’audace, le sérieux et les références et pour avoir été ce « trait d’union » entre amoureux de la musique, qu’ils soient derrière des platines, un violon ou sur le dancefloor. À dans quinze ans, qu’on agrandisse un peu notre collection de pins.
Très touché par votre commentaire.