Retour sur la reformation de Diabologum à l'occasion des 20 ans des Rockomotives.
Lorsqu’un festival aussi classe et intègre que les Rockomotives souffle 20 bougies, cela ne se fait évidemment pas à coup de surenchère de tête d’affiche. À Vendôme, on fait dans l’anti-blingbling avec des cadeaux qui se nomment Bonnie Prince Billy, Yann Tiersen et surtout Diabologum. Le groupe de Toulouse s’est reformé samedi soir pour une date unique, en attendant d’imaginer une éventuelle suite.
Diabologum, ça ne parle peut-être pas aux plus jeunes des lecteurs de Sourdoreille. Le groupe a pourtant marqué profondément la scène rock des années 90. Pour être plus précis : de 1993 à 1997. Un petit quinquennat qui a bouleversé toute une génération (les 30/40 ans d’aujourd’hui). Teinté de noise et de hip hop, leur rock ne ressemblait à l’époque à rien de connu. 15 ans après leur disparition, on se rend compte de l’impact que les Toulousains ont eu sur la scène indé française.
Ce concert était attendu aussi bien par les fans que par les organisateurs du festival et le groupe lui-même. Un mélange d’excitation et d’appréhension. Le pire aurait été d’assister à un concert suintant la nostalgie avec un groupe tentant désespérément de retrouver son lustre d’antan, et un public cherchant sa jeunesse perdue. Heureusement, samedi soir, on était loin du pire. Michel Cloup et ses acolytes ont habilement navigué dans leurs sonorités de l’époque sans chercher à leur donner un vernis 21e siècle.
Le groupe est resté presque constamment en contre-jour, mettant uniquement en avant des formes, des instruments et cette musique brute et frontale. Un concert tout en retenue et en modestie. En les voyant, on se disait qu’il y avait comme une évidence de voir leur reformation sur un festival comme les Rockomotives.
Une heure d’émotion pour (re)découvrir les plus beaux titres du groupe : De la neige en été bien sûr, mais aussi À découvrir absolument, 365 jours ouvrables, Un instant précis ou encore La Maman et la Putain.
Le concert s’est d’ailleurs fini sur ce titre culte où le groupe joue un post rock énervé sur les paroles sexuelles, violentes et pourtant très touchantes du film des années 70 de Jean Eustache. L’émotion se transforma en véritable frisson lorsqu’au bout de 5 minutes, la bande-son du film se stoppa. Sur scène, une vieille dame se plaça entre les musiciens et commença à lire sur une feuille le reste des répliques du film. Françoise Lebrun, l’actrice du film, donna une nouvelle dimension à cet hymne à la femme. Les occasions sont rares et précieuses d’avoir les larmes aux yeux lors d’un concert. Cette reformation de Diagologum l’a permis, grâce à Françoise Lebrun, grâce aux Rockomotives, grâce à Jean Eustache ! Des anniversaires comme ça, on en voudrait tous les ans…
No rage, mon prof de français c’est le bassiste de diabologum !
C’est clair que ce fut un grand moment ! Diabologum en concert je ne pensai pas vivre ça un jour … avec en plus la présence de Françoise Lebrun …. Ce fut énooooooooorme !!!!
Bel article ;-)