MENU
En lecture PARTAGER L'ARTICLE

Cheveu, admirable foutoir

Outre sa facilité à bien porter le peignoir, Cheveu fait de la musique qui déboîte, qui déclenche et qui n’y va pas par quatre chemins pour exulter après une sale semaine. En somme, si « Bum » est un bien bel et bruyant album, c’est pour mieux nous aider à cracher à la gueule de l’ennui. Chronique.

Pirate Bay inaugure le disque de façon quasi lisse et calme, on se demanderait presque où sont passés les Cheveu de « Mille », album sorti lui aussi chez Born Bad Records. Une chose est sûre : la place accordée au chant est désormais plus grande. Très vite, avec le rageur Slap and Shot, la folie du band nous revient aux oreilles par un riff aiguisé et agressif. La voix criarde scande « on se cogne et on s’excite ! » accompagnée d’un chœur pop. Bienvenu dans le magnifique foutoir admirablement orchestré par Cheveu. 

Créer l’inédit à partir d’univers très différents, voici le talent du trio parisien. La production de « Bum » a laissé tomber le son lo-fi des précédents opus pour un son plus propre, mieux produit et plus travaillé, ce qui ne semble finalement pas perturber l’animosité de la machine de guerre. L’imaginaire est roi dans la musique de Cheveu comme en témoigne Polonia qui est certainement le morceau le plus singulier de l’album. Tout l’univers du groupe s’y condense. Il nous propose des guitares lourdes auxquelles s’ajoute un orgue majestueux, que des chœurs graves accompagnent. Comme si on atterrissait dans une messe menée par des chamans du futur qui tenteraient de nous tirer vers le néant.

Vous l’aurez ainsi deviné, le paysage musical de Cheveu est décidément très vaste, peut-être même infini ? Chacun des morceaux est composé d’une myriade d’instruments et de mélodies, d’effets de voix (comme dans Juan in A Million) et, même si nos neurones s’entremêlent parfois dangereusement, le tout est incroyablement bien agencé. Les fondations de la musique de Cheveu restent stables et permettent une certaine continuité avec les précédents albums. Ses musiciens un peu détraqués aiment nous raconter les histoires de personnes atypiques comme dans Madame Pompidou, ses paroles géniales et ses guitares surf qui en font un des morceaux majeurs du disque. Quant à Monsieur Perrier, il reste un bon exemple de l’accouplement pop-garage qu’ils savent très bien arranger avant Johnny Hurry Up, appréciable clôture de l’album.

Crédit photo : Nuel & Audouin

Partager cet article
0 commentaire

0 commentaire

Soyez le premier à commenter cet article
Chargement...
Votre commentaire est en cours de modération
Merci
Une erreur est survenue lors de l'envoi de votre commentaire
Sourdoreille : la playlist ultime
Toutes les playlists

0:00
0:00
REVENIR
EN HAUT