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Carmen Maria Vega : « T’ouvriras ton Larousse si tu comprends pas ! »

On s'en fout pas du tout d'avoir vu Carmen Maria Vega à La Maroquinerie (Paris).

« T’as jamais vu Carmen Maria Vega ? Non ? Ah, c’est un vrai spectacle, elle est marrante. Les deux concerts que j’ai vus, c’était drôle et surprenant. » Il avait raison, le pote. C’est bien le ressenti qu’a inspiré cette artiste convaincante, jeudi à La Maroquinerie. Avec une espièglerie engagée savoureuse, en prime.

Parée d’un pareil nom, le profane pouvait imaginer Carmen Maria Vega telle une sainte. Un « T’ouvriras ton Larousse si tu comprends pas ! » plus tard – pour expliquer un mot finissant en -ique à son public – il ne subsiste plus de hic : la sainte a dû se planter de porte devant le paradis. Diablesse ironique du début à la fin, le spectateur moyen décèle néanmoins que derrière la carapace exécrable se niche un petit bout de femme agréable.

Dans la lignée de sa prestation intense et rock : danse du ventre, chants passionnés, blagues, etc. En gros, une non-économie d’énergie permanente. Son spectacle se construit autour de cette approche interactive, très théâtrale, retrouvée dans ce live filmé à l’arrache. En sus, jeudi, il y avait une grosse rockeuse qu’il ne fallait pas trop emmerder dans une Maroquinerie affichant complet. Quelques cuirs dans la foule, comme celui de la garçonne à la voix rauque qui lance un « Ta gueule » à quatre filles proposant leurs chœurs. Petit sourire en coin et œil malicieux aux intéressées ne l’empêchent pas de continuer sa chanson… dans le calme.

Itou quand le bourré réclame Antidépresseurs à s’en bousiller les cordes vocales. La Lyonnaise le remet en place. D’autant plus amusant quelques heures après notre mise en ligne de « ces emmerdeurs qui gâchent nos concerts… ». L’ignorance n’étant plus efficace, lors du rappel, Carmen stoppe son explication pour lâcher un « Qu’est-ce qu’il faut faire pour qu’il ferme sa grande gueule ? ». Monomaniaque, le relou s’évertue à hurler « Antidépresseurs ». « J’en ai si tu veux », rétorque-t-elle. Deuxième rappel, le bourré continue. Ras-le-bol général : « Mais ta gueule à la fin » contrebalance avec le « Chut » à 120 décibels ou le radical « Putain !« . La musique adoucit les mœurs…

Sinon, plus tôt, on a retenu une émotion poignante au moment où « la chanson engagée de droite » Qu’est-ce qu’ils sont cons, de (feu) Mathieu Côte, a été remise au goût du jour. La punkette a repris mot pour mot l’intro de ce live, sauf qu’en voulant citer « Sur un texte d’Arnaud Lagardère et une musique de François Pinault », ce dernier est devenu « Bill… (rires) Allez, soyons fou, Clinton ». A quelques heures des élections, cette chanson donne le sourire et fait réfléchir. Une titre utile qui laisse songeur sur le vote du même nom.

Crédit photo : Xavier – Collectif Scènes du Nord.

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