Ces emmerdeurs qui gâchent nos concerts…

C’est le genre d’article qui aurait pu mériter une thèse. Afin d’éviter 3 ans de notes interminables et une grosse prise de tête, allons à l’essentiel pour déceler ceux qui nous la prennent en concert. En mode assis pépère ou en festivalier excité, ils sont partout. Décryptage (et on s’en fout de passer pour des trentenaires aigris…).

Qu’on y aille pour se détendre ou pour se défouler, qu’on ait 16 ou 60 ans, un concert reste un moment de détente. Une pause bienvenue dans un monde qui nous paraît de plus en plus con. A certains moments, on réalise qu’un fan appartient profondément à cette société. Car, bien que chantant faux, s’il est enthousiasmant de voir un néo-retraité reprendre en choeur Yves Jamait dans un Grand Rex bondé, pas besoin d’en rajouter des tonnes. Idem quand Madame applaudit comme une dératée les intros pour signifier à l’artiste que cette chanson est sa préférée (comme les cinq précédentes…). Et/ou être la dernière à finir à taper fort.

La palme du couple chiant arrive lorsque les amoureux commentent chaque fait et geste du groupe qui tapisse la chambre d’ami. A notre grand dam, contrairement à un concert en placement libre, il est impossible de se décaler. Une liberté salutaire aux Vielles Charrues quand un jeune couple, souvent bourré et qui arrive (enfin !) à conclure, se roule des pelles à faire enrager un chirurgien qui lutte pour enlever des amygdales. En festival, outre le grand frisé qui se cale au 3^e rang, petits et géants n’oublieront pas de détester le mec qui fait un slam au même endroit, se prenant dix fois ses bottines. Tout aussi chiant que le costaud qui tient sa nana sur ses épaules tout le long du live, juste devant toi. Manquerait plus que ce soit celui qui roulait son joint et te demandait de ne pas le toucher, oubliant de le faire tourner… Pas sûr que ce soit lié à sa perte de neurones.

Toujours moins chiant que le blasé qui raconte non-stop sa vie à son pote, dans une petite salle, parfois plus fort que le chanteur. Chanteur qui doit faire face à une tripotée de bras tendus en l’air pour filmer flou avec leur téléphone… alors que Sourdoreille propose ce même live propre et gratuit quelques heures plus tard. Fini les briquets, des geeks préfèrent l’appli « bougie » de leur smartphone. Rock mon pote, surtout pour un fan reprenant On s’en Fout de Carmen Maria Vega.

Liste non exhaustive des emmerdeurs

– Celui qui filme le concert en entier avec son appareil photo devant toi. Pire que pour l’artiste, car il ne voit le concert qu’à travers son appareil et t’éblouit la gueule.

– Celui trop bourré qui titube et ne cesse de s’écrouler sur toi.

– La chaudière/Le queutard qui frotte son boule contre toi mais qui ne veut pas que tu la/le baises dans sa tente.

– Dans le genre « Ooooh oh oh oh oooh », le beauf-footeux-fan-de-Secret-Story qui entonne « Pooooh poh poh poh poh pooooh poh » reste un classique. Dur pour The White Stripes.

– Celui qui arrive 30 minutes en retard et qui défonce tout le monde pour aller se coller au premier rang. Et parfois renverse ta pinte alors que tu t’es mis peinard près de la régie à gauche, pour t’alcooliser tranquille avec ta team.

– Celui qui fait un pogo tout seul.

– Celui qui monte sur scène avant de faire un slam qui s’éternise en faisant des signes à la foule, convaincu que c’est lui qui met l’ambiance.

– Celui qui ne veut pas se débarrasser de son sac à dos.

– Celui qui appelle sa meilleure copine : « Kikouuu, c’est mouaaa. C’est troooop bien, c’est ta best-one« . De l’autre côté, ça ressemble à un train et un avion réunis au-dessus d’un micro saturé.

– Celui qui réclame SA chanson entre chaque titre. Il beugle à son idole de jouer son titre préféré. En vain.

Bref, payer sa place pour aller voir un artiste ne justifie pas d’être un emmerdeur, mais on a tous été un jour ce mec, donc on se calme.