Hermetic Delight se résume en un paradoxe : la sensualité mêlée à la brutalité. Se produit alors une explosion. De douces ondes de choc arrivent à l’oreille. Et sur scène, l’image glamour du chant se brouille sous les torsions de guitares.
Avec son troisième EP Vow, Hermetic Delight agrandit la focale des groupes à suivre et se distingue des résurgences cold wave. Issue du label strasbourgeois October Tone (100% Chevalier, Pauwel…), la bande échevelée s’est notamment fait une virée aux Bars en Trans à l’automne dernier pour arrondir son score de concerts à une centaine en cinq ans d’existence. La scène ou rien, une éthique qui commence à payer, malgré les évolutions esthétiques du quintet qui est resté fidèle à son principe de bipolarité : entre déferlante shoegaze et élégance pop.
Tout en faisant échos aux entités vénérées du genre – Sonic Youth, Pixies, Smashing Pumkins, My Bloody Valentine –, Hermetic Delight a réussi à fabriquer sa propre lumière et son ombre, qui sur sept titres ciselés redonnent des envies de se coller la tête dans un ampli.
Dans Vow on croit souvent reconnaître des mélodies de Cocteau Twins et des basses roulantes à la Interpol, avant de fondre sous une voix féminine qui expire.
Les vapeurs chaudes ou froides des guitares hantent les chansons comme des fantômes. Elles semblent tracer des lignes comme un électrocardiogramme en distorsion noisy. La batterie martiale et indomptable, elle, structure le bloc friable au travers duquel surgissent des éclats d’émotion, enfermés pendant un mois dans le Hall des Chars à Strasbourg avec une régie studio analogique au centre des incantations.
A l’issu de cette fermentation, voici les sept titres qui font la bande son idéale d’une époque en clair obscur.
Crédit photo : Gauthier Humbert
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