Bon les amis, voici l’une des premières belles fessées de l’année. De celles qui font du bien. Anciennement appelés Women, les Canadiens de Viet Cong viennent de pondre un mini-album éponyme à se taper le cul par terre.
Sans qu’on y prête la moindre attention, Viet Cong avait déjà publié un EP en 2013, intitulé Cassettes. On l’a depuis écouté. Il est bien, très bien même. Mais alors, on peut vous assurer que ce qu’ils viennent de pondre est à des années lumières de ce qu’ils nous avaient donné à entendre jusqu’ici. Plus violent, infiniment plus sombre, leur registre a pris une étoffe soudaine. Il laisse aujourd’hui entrevoir un post-punk complexe et transcendant, traversé par les esprits les plus malveillants de leurs aînés, à commencer par les Smiths et Joy Division et les fantômes qui hantent leurs mémoires.
Exceptionnels d’intensité et de créativité, les sept titres (oui, c’est court) se dévoilent à tout berzingue, comme on dévale une pente à corps perdu en pleine nuit, avant de se rendre compte qu’on s’est, en réalité, glissé dans un tunnel. Mais un tunnel où la ligne droite est proscrite. Dans ce climat hostile, place à un dédales d’idées, de ruptures mélodiques et de virages à 180 degrés. L’étourdissement est total. L’atmosphère est rageuse et froide au possible.
Pour accoucher d’une musique pareille, le groupe a traversé le deuil d’un ancien membre de Women et visité 50 villes en deux mois dans des conditions dantesques, en plein Ontario. Les chansons désespérées qui en résultent sont autant de coups de poings féroces qui sonnent la révolte. Parce qu’il fallait en choisir une, on vous propose « Continental Shelf ».
Viet Cong – Continental Shelf
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