Al Maari fut le maître d’une poésie syrienne intriquée et philosophique. Son nom se dresse fièrement dans la liste d’un héritage riche et prestigieux, l’héritage syrien, le pays souffrant. Humaniste, sceptique, solitaire, en avance sur son temps. Son personnage se transmet continuellement, de bouche en bouche, aussi mythique qu’un Shakespeare ou un Horace pour l’occident. Faut-il y voir dans le groupe un clin d’oeil au poète, rien n’est moins sûr. Pourtant, la comparaison semblait évidente.
Si ensemble ces lettres faisaient le devant de la scène poétique d’un temps lointain, elles sont maintenant l’avatar d’une nouvelle formation musicale hybride menée par un fils d’immigré syrien. D’Alep, on retrouve les ondulations chaudes du chant lié et léger ainsi que de parties musicales aux sonorités traditionnelles. De la poésie on retrouve les paroles, douces et lyriques, presque sages. Celle-là sont susurrées en anglais. Un anglais allant de pair avec guitares électriques et batterie, éléments occidentaux, modernes et pop, qui assemblés, nous rappellent parfois Alt-J, parfois Ben Khan. Entre dépaysement et expérimentation, Al Maari c’est le grand mélange, la folle fusion, en somme, le grand plongeon des esprits et des corps. A la rencontre de deux mondes donc, entre vibrations orientales et production occidentale.
Il viendra présenter sa pop orientale et complexe le 3 février prochain à File7. Et c’est gratuit. Une chose à dire, il faudrait être inconscient pour ne pas se laisser tenter par cette expérience. On a même plein de raisons de vous faire aller à File 7 dans notre article : Non, les banlieues parisiennes n’ont rien à envier à Paris (en terme de musique).
https://youtu.be/GRx5SYhiTsE
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