Leur album "The English Riviera" trône nonchalamment sur la plus haute marche de notre podium 2011. Les Metronomy étaient hier soir...
Leur album « The English Riviera » trône nonchalamment sur la plus haute marche de notre podium 2011. Les Metronomy étaient hier soir à la Cigale, à Paris. Pour mesurer l’impact live de la pop léchée de la bande de Joseph Mount sur des oreilles neuves, Sourdoreille y a dépêché une personne qui ne connaissait pas les Anglais. Compte-rendu d’une première.
Metronomy… M comme Musique, E comme Electronique, « Tron » comme le film, parce qu’il y a quelque chose lié à la science-fiction des années 80 chez les musiciens de ce groupe – Joseph Mount, Anna Prior, Oscar Cash et Gbenga Adelekan- dont le costume arbore une demie-sphère lumineuse collée à la poitrine, qui s’allume et s’éteint au rythme des morceaux.
En ouverture de concert, le groupe Django Django affichait aussi une identité visuelle dans le look, en endossant un costume avec des carrés blancs sur fond noir pour motif, comme une sorte de pyjama pixelisé. Les musiciens de Metronomy vont plus loin encore, en inventant un système électrique câblé couplé au vêtement pour faire fonctionner le dispositif lumineux au gré des notes… Une touche qui donne un petit plus à la performance.
Leur style est donc « rétro-spectif », à l’image de leur musique qui traverse un large répertoire musical ; du disco des années 70, à l’époque du synthé des années 80, au rap (« R.A.D.I.O.! » scandent-ils tous en choeur dans le morceau Radio Ladio), à la techno de 1990, jusqu’à la recherche de sons qui composent la musique électronique actuelle . Les notes et les rythmes déroulent le fil du temps et de l’histoire des mouvements musicaux.
Metronomy est, en effet, connu pour ses remixes, que ce soit de Franz Ferdinand, de Gorillaz, ou de Goldfrapp… Mais un constat apparaît : c’est comme si la création musicale d’aujourd’hui devait être aspirée – ou inspirée – dans une spirale temporelle d’hier, avant de pouvoir glisser dans un autre vortex pour se projeter en avant et inventer le son de demain.
Nous voilà face à l’éternel questionnement, de la même façon qu’il se pose pour l’infiniment grand et l’infiniment petit : dans quel sens devons nous chercher pour faire des découvertes ? Faut-il aller chercher loin pour trouver la nouveauté ou revenir vers ce que nous connaissons déjà pour mieux l’explorer ? « Back to the Future » ou comment le passé représente le futur !
Le style musical de Metronomy semble être partagé entre l’envie de rendre hommage au talent de musiciens qui les ont précédé, d’où cette impression de mélancolie, – Joseph Mount, le leader du groupe, entame « If you want I’ll take you back one day » (si tu veux, je t’y ramènerai un jour) du morceau The Bay -, et le désir de créer un genre musical unique et innovant qui appartient au présent.
« The English Riviera » symbolise-t-il une falaise abrupte qui marque la fin d’un avenir possible pour la nouvelle génération de musiciens, ou bien, en rupture avec le passé, ouvre-t-il sur une voix musicale?
Merci à Robert Gil pour la photo. Plus d’images du concert sur son site, par ici.
Mais le concert… ?
Excellent ! Tout juste excellent ! Que ceux qui n’ont pas encore pu les voir, se ruent sur leur prochaine date à la Cité de la Musique à Paris le 5 juillet pour le Festival Days Off !
Malheureusement déjà complet :)