À la Boule Noire, il y avait Dry the River

Pour avoir écouté quelques titres de Dry The River avant le concert, je m’attendais vraiment à un show mélodieux, voire chorale à la Fleet Foxes. Raté. Si chaque morceau débute par la voix envoûtante et fragile du chanteur Peter Liddle, les riffs de guitares effrénés prennent vite le relais et nous font basculer dans un tout autre concert.

Un show un peu schizophrène mais diablement efficace et beau. Le talent de ces jeunes londoniens est indéniable. Et c’est vraiment ce qu’on se dit quand les deux guitaristes accompagné du bassiste se mettent à chanter à capella sur le devant de la scène, le magnifique Family Tree. Dry the River entonnera ensuite Weight & Measures et c’est encore une fois l’alchimie. On a l’impression d’assister à un concert de métal dans une église avec dans le rôle de l’ange Peter Liddle. Peter Liddle est un ange tatoué.

Le public est conquis. Conquis par la fragilité touchante du chanteur, l’harmonie du violoniste et l’énergie du bassiste qui entre deux goulées de bière joue de sa basse comme si c’était la dernière fois.

Dernière chanson comme une prière. Dos au public, le groupe se rassemblent avec leurs instruments faisant progressivement monter le rythme dans une grande communion instrumentale. Peter Liddle finira à genoux, recroquevillé sur sa guitare prêt à mourir pour toucher l’excellence.

23h30. L’heure de rentrer pour un dimanche. Un bon week end qui se termine sur la belle impression d’avoir assister à une très bonne surprise et probablement à la naissance d’un groupe qui comptera.

Dry the River réveille la scène folk anglaise en nous entrainant dans des paysages splendides, le tout dynamisé par l’énergie communicative de son bassiste très rock. Un peu comme si Leonard Cohen chantait accompagné par la guitare électrique de Jimmy Page. Un savoureux mélange.

Crédit photo : Richard Isaac (photo Dry The River live @Barfly, 25 avril 2011)

PAR MAEL