Terre de rock et de techno, îlot urbain du bout du bout cerné par l’océan, Brest incarne une certaine idée du vague à l’âme et du Jean-Foutre. Un mythe qui semble perdurer malgré le changement de visage de la ville portuaire. Voyage à travers cette fresque musicale d’un monde à part, en toute subjectivité bien sûr.
Un jour, Brest a survécu et de ses cendres sont nés des esprits libres. Des rockeurs, des punks, des teufeurs, des acharnés poussant les murs pour exister. Il en a rugi des cris et des larsens, ici, là-bas, dans la ville grise, qu’on appelait la Blanche. Et pourtant, quand on arrive par le pont qui surplombe la rade, tout paraît silencieux. Même les grues jaunes et bleues, vissées au port de commerce semblent immobiles.
Ranimée chaque été au son de la techno d’Astropolis ou des Jeudis du Port, Brest a une drôle de vie, une drôle de réputation. Sans doute qu’on la fantasme. Mais peut-être qu’elle n’y est pas pour rien avec ses 300 bistrots, sa mer, sa guerre, ses tonnes de bétons, ses ribines tordus, son arsenal militaire coupant la ville en deux, ses nuages venant (parfois) accentuer la mise en scène, sa pluie de clichés, ou sa pluie, cliché tout court.
« En 1900, Brest est une ville protégée derrière des remparts, une sorte d’enclave française au bout de la Bretagne. Partout, ça parlait breton, mais pas ici. La musique bretonne, ils s’en foutaient. Ce que les locaux voulaient, c’était danser. Entre les bordels et les cabarets, ça y allait », raconte Olivier Polard, auteur de 40 ans de rock à Brest, comme pour rappeler qu’au début du siècle, on cultivait déjà une certaine idée de la fête. D’autant plus dans les années 20, quand des centaines de milliers d’Américains débarquent sur le port avec leurs orchestres de jazz, le charleston, le fox trot et le madison. « Brest s’est toujours accaparé ce qui arrivait, comme la techno avec Astro. Là, en 1920, c’était l’arrivée du beat, de la batterie. À cette époque-là sont nés un tas d’orchestres de musique populaire.»
Olivier Polard, auteur de 40 ans de rock à Brest
Passons la guerre qui ravage 90 % de la ville et laisse derrière elle baraques en bois et désarrois. Au début des sixties, dans un décor devenu austère, on continue à faire la bringue. C’est l’âge d’or d’un rock joué par des ados, armés de Fender pour ambiancer les dancings à coup de reprises des Beatles. « Le gris, l’aspect détruit de la ville, son côté prolo avec l’arsenal militaire qui embauchait toute la ville, ça faisait Liverpool, il y avait ce sentiment d’être pareil que les rockeurs anglais », retrace Olivier Polard.
Selon l’historien, c’est en 1977 qu’apparaît le premier vrai groupe de rock : Nicolas Cruel, incarné notamment par la tête brûlée Felix Bagheera, mort à 35 ans, dont on a conservé de rares enregistrements (vidéo ci-dessous). « Eux, ils étaient punks dès 77, c’était vraiment la classe, parmi les meilleurs français quand tu compares aux sons de l’époque. Mais ça s’est cassé la gueule, comme UV Jets dans les années 80, comme les Locataires dans les années 90, poursuit Olivier Polard. On y croyait à chaque fois. Mais ça ne tenait jamais, notamment à cause de l’éloignement géographique. »
Tout comme la radio locale Fréquence Mutine, qui veille au grain depuis 1982. Les Loups Noirs, Les Collabos, Monsieur Jean, Al Kapott, No Place For Soul sont autant de noms qui ont marqué les esprits brestois, mais rarement dépassé leurs frontières.
Qu’importe. L’isolement et le climat ont favorisé un caractère bien trempé : « Souvent, les zicos brestois se sentaient snobés par les Rennais qui les prenaient pour des ploucs, précise Olivier Polard. Du coup ils réagissaient un peu mal, du genre : « OK, on est la ville prolo du bout du monde et on vous emmerde tous. »
Yannick Martin, programmateur de la salle de musiques actuelles brestoise La Carène, confirme. « Par rapport aux autres villes de l’Ouest, comme Rennes et Nantes, Brest a toujours été une ville de losers, c’est une notion qu’on retrouve pas mal ici. Il y a ce truc désabusé : c’est la loose à Brest et on la cultive. Comme si on en était fiers, fiers d’être les indestructibles Bretons du fond là-bas. »
Selon les deux locaux, la situation géographique de la ville, loin des centres de décision culturelles, a donc freiné la progression des groupes qui n’ont jamais réussi à passer le cap. « On a l’exemple récemment de Im Takt ou I Come From Pop, qui sont des vrais bons groupes pourtant », actualise Yannick Martin. C’est vrai ça, à part Miossec dont le premier groupe brestois dans les 80’s s’appelait Printemps Noir (toujours dans le docu Enfants du Rock, Miossec explique que Brest c’est pas la Bretagne) ou Matmatah, aucun groupe n’a réussi à tenir. « On estampille d’ailleurs volontiers à Miossec l’attribut de ‘chanteur brestois’ comme si c’était une bizarrerie, une spécificité », remarque Olivier Polard. Comme si ce qualificatif suffisait à définir le genre musical de l’écorché mélancolique, du sale gosse romantique, ajoutant à sa musique tout ce que la ville représente.
Il y a quelque chose ici. Quelque chose dans l’air. Un souffle. Une certaine idée de la liberté. Pour le programmateur de La Carène, les jeunes Slow Sliders, qui montent, sont représentatifs de cet état d’esprit à la brestoise : « Ils sont détachés des convenances et des trucs à la mode, et pourtant bien dans l’air du temps. Les Slow Sliders, ils sont inconscients, ils ne copient pas, ils ne sont pas dans un moule, ils n’ont pas de plan de carrière. Ils sont naturels. J’en ai vu passer des groupes qui se voyaient plus beaux qu’ils n’étaient et qui faisaient exprès de jouer aux « branleurs » ! Les Slow Sliders, eux, ils sont loin de ça ». D’ailleurs ils sont loin tout court, ils sont à Nantes désormais.
En allant à leur rencontre, on n’est pas déçus. 20 ans de moyenne d’âge, les Trans Musicales et le festival Nouvelles Scènes derrière, l’avenir devant, les rockeurs finistériens sont des bons. « Brest ? C’est une ville bizarre, ça sent le jambon », lance Clovis, le batteur. Il n’a pas tort. C’est d’ailleurs signe qu’une cargaison de soja venue du bout du monde vient d’être déchargée d’un cargo sur le port de commerce (une sombre légende raconte que c’est signe qu’il pleuvra dans les 48 heures). « Quand on est arrivé à Nantes, les gens nous ont tout de suite rattaché à Brest, raconte Gwenn, le guitariste. C’est vrai qu’il y a un côté un peu mythique : ‘Oh les Brestois !’. Je pense que c’est dû à Matmatah et Miossec. C’est pas particulièrement notre truc. Mais si on veut être rattaché à une ville autant que ce soit Brest, c’est sûr. Ça nous fait marrer. » Ce doit être pour ça qu’ils en rajoutent un couche en prenant leur plus bel accent brestôa sur scène. Leur son surf love nonchalant mais pointu est bien loin de ressembler à celui des ambassadeurs des 90’s. L’attitude par contre… Peut-être. « C’est le côté borderline qui les rapproche, leur humour, précise Yannick Martin. Miossec aussi a ce côté-là, il a beau faire des textes poétiques, il a cet esprit un peu cynique, méchant, détaché ! »
« Vous, vous êtes des branleurs, on va devenir potes », leur a lancé un soir Maëlan (Subarys), bassiste des Bantam Lyons (cold-post-rock-shoegaze-voix-de-ouf), à la fin d’un concert à Brest-même, il y a plus d’un an. C’est chose faite, les voilà tous ensemble à Nantes « pour changer d’air ». Ce qui ne les empêche pas d’y organiser une « Ici c’est Brest picon party » histoire de jouer et boire un coup ensemble.
« Ici ou là-bas, ce qui relie les groupes brestois, c’est définitivement ce côté nihiliste. Ce côté décontracté, on se prend pas au sérieux, 15ème degré », insiste Yannick Martin.
Olivier Polard : « Faut pas oublier que dans les 60’s, il y avait 600 bars dans la ville ! »
Et puis il y a autre chose. Une sorte de mélancolie. Un vague à l’âme. « La noirceur, la pluie, le vent, la force des éléments qui se déchaînent, c’est le charme de Brest », résume le programmateur, fort de 20 ans de zic locale derrière lui. « Les Bantam Lyons peuvent représenter ce côté-là, ils déconnent certes, mais ils font une musique un peu sombre, qui colle à l’image brestoise selon moi. » Avec leur instru narrative, puissante, énervée, parfois urgente, menée par une corde plus que sensible, leurs morceaux pourraient effectivement raconter la rugosité des murs de béton et l’intensité des paysages maritimes… Mais non. « Pas plus que ça », corrigent-ils.
Bantam Lyons – Crédit photo : Marc Cortès
Si la ville ne les a pas particulièrement influencés musicalement, les deux groupes (qui en forment un troisième : Telgruc et même un quatrième : Djokovic), s’accordent tout de même à dire qu’elle n’est certainement pas comme les autres. Pour Axel, le bassiste des Slow Sliders : « On est forcément atteints par Brest, par son visuel dur. Mais ce qui découle surtout de ce climat-là, c’est qu’il crée de la chaleur entre les gens. » C’est un village. Un grand village de 200 000 habitants. « Brest c’est la seule ville où tu finis la soirée à refaire le monde dans un bar avec un vieux, alors qu’il voulait se battre avec toi dans la rue une heure avant », décrit assez justement Maëlan.
D’ailleurs, on ne se le cache pas, l’alcool n’y est pas pour rien. C’est Olivier Polard qui le résume avec toute sa spontanéité bien du coin : « Qu’est ce qui relie Miossec, Matmatah et les groupes de rock et de punk de l’époque ? LA LICHE ! Et ils le chantent même ! Tous ces groupes là, ils ont un thème récurrent, c’est : « on taille en piste ». C’est des pistards ! Faut pas oublier que dans les 60’s il y avait 600 bars dans la ville ! L’alcool c’est une réalité ici. »
La Carène – SMAC de Brest
Difficile de savoir si la nouvelle génération de zicos est aussi imbibée que l’ancienne. Quoique. « Eh, mais, on n’a même pas parlé de liche ! », remarque Maëlan à la fin de notre entretien, au fond d’un bar. Pas grave, leur chanson « Away from the bar » filmée par nos soins aux Trans Musicales de Rennes parle pour eux : « Are you gonna sleep in your car ?».
L’alcool, le climat, l’éloignement géographique, OK, il y a un peu de ça. Et la mer ? Non ? « Bof. A Brest, tu as la mer partout. Elle est dans la ville, tu la vois en permanence mais tu ne l’approches que rarement : il n’y a pas de bord de mer en mode ‘champain’ ! » décrit en souriant Loïc le discret chanteur des Bantam Lyons. Victor enchaîne: « Quand des potes viennent à Brest, je les emmène sur le port, ils regardent, ils disent ‘ah ouais OK’, ils pissent un coup puis on se casse ».
« En fait, ce qui est surtout spécial à Brest, c’est qu’il n’y a pas de hype. Les gens qui essaient sont tournés en dérision », témoigne Loïc. « Il y a pas de dandy, ni de hipster. Ah si ! Y’en a un je crois, mais je l’aime pas », remarque lui aussi Olivier Polard. Ici, on s’en fout un peu, c’est le mot d’ordre. La preuve lorsqu’on rencontre le public de la Carène, d’Astro et des lieux de spectacle, il n’y a pas vraiment la culture du « vu et être vu » qu’on peut retrouver dans les villes plus centrales. « C’est inhérent à Brest : on est loin de tout, et ça, ça ne changera jamais», résume Olivier Polard.
Finalement ce n’est pas si mal : être loin permet de rester plus « underground », plus longtemps. « En fait, les Brestois sont des irréductibles Gaulois. Avec Astro, depuis que nous organisons des soirées (1992), nous gardons la même identité malgré les nouvelles tendances et phénomènes de mode : une programmation qui nous plaît, la plus variée possible et qui rassemble toutes les écoles et toutes les générations de l’électro (house, techno, hardcore, bass, ambiant…) », assure Gildas Rioualen, le co-fondateur et programmateur d’Astropolis. Curieusement, malgré la renommée du festival, qui n’a pas attendu que l’électro devienne « bankable », la techno brestoise demeure assez confidentielle par rapport au dynamisme d’autres métropoles. « Les collectifs organisateurs de soirées ne sont pas particulièrement nombreux, comme les compositeurs (Clément Landrau, Franck Kartell, Pierre Grall, Carlton, Dusty Corners…). La scène est discrète mais c’est aussi ce qui en fait son charme », décrit Gildas.
« C’est vrai que j’ai beaucoup de mal à trouver des premières parties locales qui collent artistiquement aux groupes extérieurs que je reçois, parce qu’ici on ne suit pas de modèle. Par exemple il n’y a pas de groupe electro pop 80’s et pourtant c’est le truc à la mode ! Il n’y a pas de mimétisme », confirme Yannick Martin de La Carène.
Niveau musical, les références locales restent plutôt très rock. « Certes on dit ça de toutes les villes : Le Havre, Bordeaux. Mais on entend vraiment beaucoup de rock dans nos studios, explique le professionnel. L’électro, ça commence à prendre grâce au travail d’Astro, son label et ses formations. Mais le reste : niveau métal et rap, c’est microscopique (la scène gravite surtout autour du collectif 187, actif depuis 12 ans sur la scène locale / NDLR). C’est navrant, mais c’est comme ça ! »
Il n’y a qu’à écouter les vieux de la vieille, Colin Chloé, le Bashung de la rade (qui a assuré quelques premières parties de Détroit, le duo composé de Bertrand Cantat et Pascal Humbert), ou dans un genre plus rockabilly Electric Bazar Cie avec son tube bien connu de la faune locale : « Brest c’est byzance ». Sans oublier, l’Anglo-Brestois Robin Foster, qui puise son post-rock cinématographique dans la côte bretonne pour inspirer son camarade anglais Dave Pen, du collectif Archive. Ils ont d’ailleurs sorti le side project We are bodies. Plus énervés, No Pilot, ou Syndrome 81 (qui chante « Brest La grise ») font leur chemin dans le noise ou le hardcore, avec toujours ce on-ne-sait-quoi bien Brestois. Quant au sang neuf, outre les expats néo-nantais, certains groupes commencent à s’exporter. « En ce moment il y a Le Mamooth, qui se démarque pas mal», souligne Yannick le programmateur. Idem, le jeune projet électro de Falabella pourrait décoller. Peut-être.
Ça va, ça vient… Si la scène locale est issue d’une tradition de musiciens amateurs, Brest a souffert d’un manque criant de lieux pour jouer, progresser et se faire connaître. « Brest n’avait pas vraiment de salle de concert pendant 50 ans, à part le Palais des Arts et de la Culture qui a duré une dizaine d’années avant de cramer par accident. Les groupes locaux jouaient dans les troquets, les MJC, ou quelques salles un peu défoncées » raconte Olivier Polard, ayant lui-même écumé les salles et les caf’conc’ du coin. Cafés-concerts et pubs-rocks qui ont disparu un à un après les lois Royal et Voynet sur le bruit, les arrêtés préfectoraux, l’arrêt de la clope, et la hausse du prix de la bière.
En attendant La Carène qui relance la machine depuis 2005, les zicos se sont concentrés sur Le Vauban. Le petit Hôtel-Restaurant a assuré la jonction en réhabilitant sa vieille piste de bal au sous-sol. Coincée tout près de la gare, l’établissement ne paye pas de mine, il est pourtant devenu le lieu incontournable des soirées brestoises. Un véritable hôtel du rock où on n’est pas à l’abri de croiser Miossec. « C’est une salle mythique. Étant seule sur le coup, il y a plein de trucs qui se sont passés là-bas ! », tease Olivier Polar qui rédige actuellement un livre sur le sujet.
Les Brestois sont des irréductibles Gaulois ». Gildas Rioualen (Astropolis)
Les créateurs d’Astropolis y ont fait leurs armes aussi (en commençant par le rock d’ailleurs), et continuent d’y programmer l’Astroboum et Cabarets Soniques entre les deux sessions du festivals (hiver et été). Pour se plonger dans l’histoire d’Astro, rien de tel que de relire notre série en quatre épisodes : Astropolis, 20 ans de rave [Episodes 1, puis 2, puis 3, puis 4]. On y retrouve notamment la mythique édition 2005 où les Bérurier Noir sont venus par surprise enflammer le port de commerce et le Vauban, avant de jouer en live à Keroual, pas loin d’Underground Resistance (premier collectif politisé et militant de la techno de Détroit).
Malgré son succès, jamais le festival n’a eu envie de se délocaliser. « Jamais. On est fiers d’être Brestois et de mettre en avant notre ville. C’est vrai qu’on est à la pointe du Finistère, au terminus, qu’il pleut souvent, que la ville n’est pas la plus glamour… », admet Gildas. Mais, pour lui c’est justement l’occasion de montrer Brest autrement. Sous un autre visage. « De casser cette identité qui peut parfois ‘un peu trop’ nous coller à la peau. Depuis plusieurs éditions, on programme des projets diurnes et nocturnes qui permettent à notre public de découvrir autrement la Cité du Ponant : balades en bateau dans la rade de Brest, après-midi Beau Rivage près du château, soirée de clôture au Manoir de Keroual, après-midi au Centre d’Art contemporain Passerelle, concours de pétanque sur la fameuse Place Guérin, (…) événements électro pour les gamins… »
« Montrer Brest autrement. » C’est dans l’air du temps. Astropolis fête cette année sa 21ème édition, dans une ville un peu changée, plus « clean », moins taguée. Le tram est passé par là, bientôt même un téléphérique reliera la rive droite à la rive gauche où l’Arena, sorte de zénith de 5500 places, vient d’être inaugurée en septembre avec un concert de Florent Pagny. Les cafés concerts ne concentrent plus la sueur et le bruit, les fresques défraîchies et emblématiques de Paul Bloas disparaissent du port. Et pendant qu’on rase les friches, le web atténue l’exil des talents locaux. Brest –la rade, le port, ce qu’il en reste– change, mais la toile de fond demeure toujours : les grues, elles, seront toujours là. Et puis, même si on tourne une page, c’est pas grave… Comme l’écrit Philippe Stourm, chanteur brestois, dans 40 ans de rock à Brest : « Pas très grave vraiment, les plus belles histoires finissent n’importe comment. »
perso, quand je pense à Brest, je pense à Stand High Patrol. Brest bay n’a juste que 20 millions de vues sur you tube. Fin janvier c’est d’ailleurs maintenant qu’aurait dû avoir lieu la soirée Downtone.