L’écoute de l’album Elvis Perkins in Dearland, sorti en mars dernier, l’avait pourtant annoncée, mais c’est bien la scène qui rend explicite la "nouvelle donne" d’Elvis.
L’écoute de l’album Elvis Perkins in Dearland, sorti en mars dernier, l’avait pourtant annoncée, mais c’est bien la scène qui rend explicite la « nouvelle donne » d’Elvis.
Entassé dans la cale de la péniche La Marquise, le public lyonnais a pu remonter le cours de ces propositions et directions musicales, parfois avec lenteur pour les enchainements – X changements de guitare du sieur Elvis oblige – mais n’a pas été déçu du voyage, ni de la destination.
C’est avec plaisir que je me suis laissée promener, avec un sourire au coin des lèvres quand même, à travers ce périple musical, composé d’embranchements plus que d’autoroute, passant par la folk, le blues, la country, des accents fanfare New Orleans… Pourquoi un sourire en coin ? Le plaisir bien sûr, et l’observation des mutations du chanteur, passant de la carapace du folkeux bien mis, via un effeuillage animé, à une figure plus dépouillée, débraillée presque. Histoire de dire, « mine de rien », au cas où on ne s’en était pas rendu compte tout seul, que pour le set folkeux solitaire bien propre sur soi, il faudra aller voir ailleurs…
Elvis Perkins – All the night without love (dearland session)
Si la figure du troubadour est toujours présente, elle est en effet moins que jamais monolithique. Elle n’est surtout plus seule pour nous crier et nous caresser les chansons sombres et hantées du magnifique premier album Ash Wednesday. Une famille agrandie et recomposée, déjà présente sur la précédente tournée, l’habite à présent et a donné forme et corps au second album, éponyme du groupe.
La configuration « Elvis Perkins in Dearland » en album et sur scène a entre autres immenses qualités de ne pas dépersonnaliser mais de magnifier l’écriture d’Elvis Perkins, pour une mélancolie parfois dépouillée, parfois luxuriante, lumineuse en tous les cas, et sans mièvrerie. Si on peut être seul au milieu d’une foule – et je ne vois pas le problème – c’était définitivement une bonne idée de laisser la porte ouverte aux amis et de bâtir Dearland.
(Merci à Manon Caillosse pour les photos)
Qu’est ce qu’il faisait envie ce concert !
Dommage qu’il fût si difficile de trouver des places. La marquise devrait songer à quelques annexes pour les soirs de « grands » concerts… On a été quelques uns à être sur la touche ce soir là.