A peine une année d’existence, et déjà un rôle de leader incontesté. Porté par une ville en plein renouveau électronique, le Weather (Paris) s’affirme sans doute comme le festival techno le plus excitant que Paris n’ait jamais accueilli. En point d’orgue de ces quatre jours (6 au 9 juin), vingt-deux heures de techno à l’aéroport du Bourget en forme de liste au Père Noël. Quatre scènes en simultané et forcément trustées par les gros bras allemands, mais pas que. Prend ton panier et ton petit pot de beurre, on part chasser les grands méchants loups.Voici notre parcours idéal.
12h. Arrivée sur le site, armé de ses quatre scènes déclinées en saisons. Le printemps pour la danse chamanique et vrillée, l’été pour honorer la house sous toutes ses coutures, et l’automne et l’hiver pour faire monter la tension et s’acoquiner avec la techno mentale. Pour commencer, Antigone, l’un des jeunes pousses de l’école Concrete Music, vous attend sur la scène automne.
14h. On vole jusqu’à la scène été, ou son copain de label S3A, auréolé de sa récente rencontre avec Laurent Garnier sur Musique Large, a la charge d’ouvrir la piste la plus excitante de cette bamboule XXL. C’est déjà l’heure des mamans (roumaines) sur la scène printemps avec le RPR Soundsystem (label [a:rpia:r]), rassemblement des fines gâchettes amoureuses du vinyl (Rhadoo, Petre Inspirescu, Radesh) qui s’offrent une belle plage horaire, de 15h à 20h.
18h. Un saut rapide devant Motor City Drum Ensemble pour profiter des derniers rayons du soleil, producteur de génie découvert aux Transmusicales 2011. Ou la synthèse parfaite de tout ce qu’on chérit dans la house actuelle. Son DJ Kicks pour le label K7! est une friandise sans date de péremption.
20h. L’heure d’un des prêtres de cette grande messe, qui risque aussi d’être le pic de fréquentation de cette journée : Ricardo Villalobos. On a beau se passer en boucle ses classiques (Bass Queen, Dexter et Suisse Cheques, pour ne parler que de ces trois là) au bureau ou saigner régulièrement Youtube pour voir le boss de Perlon à l’oeuvre, rien ne remplace l’expérience « live », qu’il vit au moins aussi intensément que ses aficionados. On gardera en tête que, pendant ce temps-là, la concurrence est féroce du côté de l’été (Floating Points) et de la scène hiver, qui poussera ses premiers râles avec The Driver.
23h. Deux solutions : la première, plutôt tranquille, nous ferait opter pour une autre perle rare, Moodymann, pour réviser nos fiches deep house from Detroit. La deuxième, en mode uppercut, s’appelle Ben Klock puis Planetary Assault Systems. Car oui, le résident historique du Berghain squatte la scène automne avec une bonne partie de ses copains d’Ostgut Ton (Planetary Assault Systems aka Luke Slater donc, mais aussi Fengler, Dettmann…). Et dire que la scène hiver sera encore plus énervée…
01h. Fini de rire, c’est l’heure de l’avalanche de bpm à faire décoller les avions. Chris Liebing excelle dans cet exercice. On y passe quelques minutes, car sur la durée, c’est un peu compliqué de suivre le bonhomme.
02h30. Dix heures écoulées, plus que douze. Coucou DJ Deep. Oui, celui qui est copain avec Garnier depuis 20 ans mais qui, à ses côtés, reste toujours dans l’ombre en termes de notoriété. Montreuil, qui l’a accueilli pour l’édition 2013 du Weather dans un Palais des expos torride, s’en souvient encore. Plus loin, on ne ratera pas Trade, nouveau projet de l’hyperactif Blawan et Surgeon, coup de fouet idéal avant papa Len Faki, sans doute l’artiste le plus violent de ce line-up.
06h. Seth Troxler se réveille. On a déjà assisté à des sets du mister à l’aube (à l’époque où il en pinçait pour Flutes de Hot Chip), on ne sera pas déçus. Deux heures dans la galaxie Troxler sur le tarmac avec des milliers de petits corps lessivés, ça n’a pas de prix.
08h. C’est fini ? Que nenni. Alors qu’on pensait que l’équipe du Weather choisirait de boucler cette orgie en douceur, elle a opté pour un final 100% techno originelle. Toutes les autres scènes auront tiré le rideau. L’heure pour Derrick May de ramasser les derniers petits cerveaux pour les malaxer avec ses grandes mains caleuses. Il fera jour sur le Bourget, il faudra penser à aller se coucher.
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