De là à en faire un fromage (indien), une part de décence nous impose de la retenue. Il n’empêche que Namdose mérite le déplacement. D’abord, afin de se prendre une bonne grosse dose de batterie dans les esgourdes. Ensuite, parce qu’un bon riff de guitare fait toujours du bien pour se vider la tête.
Répondre aux 5 W (What Who Where When Why, ou en français: Quoi Qui Où Quand Pourquoi ?) dans un article constitue la règle impérative du journalisme. Vous savez quoi ? Rien à battre. L’énergie déployée dans la banlieue nantaise par les batteurs de BRNS et de Ropoporose donne davantage envie d’avoir une vie de baguette dans un resto chinois… ou chez Cat Power (pour rester dans le domaine musical). Il était d’ailleurs amusant d’observer le dernier suivre du regard le premier, qui avait le sien dans le vide. La tête penchée sur la gauche, la bouche grande ouverte, les veines saillantes des bras bourrinant avec tact, laissaient penser que le Belge était possédé par les démons du rock.
La rencontre de ces deux formations connues pour ne pas s’économiser dégage une énergie contagieuse. Faussement crades, certaines compositions savent trouver un juste équilibre entre deux claviers parfois lâchés pour retrouver les cordes. Toujours est-il que la touche BRNS et l’importance de la batterie demeurent des composantes de ce nouveau groupe qui a su se créer une identité. Impossible cependant d’y retrouver un copier-coller de la formation belge ou de celle des frère et sœur français. La disposition du groupe au milieu de la salle de concert créait une proximité intéressante vue du public. Ce n’est pas commun d’entendre un batteur de dos à un mètre de vous, qui a dans son axe un confrère obnubilé par une complicité naissante. L’analogie avec deux bluesmen qui scrutent le ballet de leurs doigts fonctionne. On est d’ailleurs pas loin de la prouesse physique : essayez donc de chanter juste en position assise tout en jouant de la batterie. Et attention, ça tambourine sec chez Namdose et donne envie d’applaudir des musiciens qui donnent tout. Un bref coup d’œil sur les cordes vocales parle de lui-même. Vous l’aurez compris, pas de 5 W mais 5 O pour un « Wooooo, ces rockeurs ont bien fait de mettre leur deux groupes en commun ».
Crédits photo : Manou Milon
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