Variations, ou l’idée un peu folle de rassembler sur scène et de filmer, bien sûr, des producteurs/trices électro et des instrumentistes qui ne se connaissent pas. C’est le point de départ de cette collection, que nous avons imaginée en co-production avec la Compagnie des Indes et Culturebox, qui en diffuse le deuxième épisode aujourd’hui. Jusqu’au 13 décembre, vous pourrez découvrir, ici, cinq duos d’artistes qui ont bien voulu relever le défi. Librement inspirés d’un répertoire que nous leur avons soumis, ils vont, pendant une demie heure, s’en inspirer, mais aussi et surtout le détricoter, le brusquer, lui donner un nouvel élan à quatre mains. Pour ce deuxième épisode, place à un duo féminin qui nous tient particulièrement à coeur : Chloé, productrice parisienne qu’on ne présente plus chez nous, associée à Vassilena Serafimova et son marimba. Ensemble, elles s’attaquent à Steve Reich. On vous en dit plus un peu plus bas.
Pourquoi ce duo ?
Steve Reich. Un nom à valeur prophétique dans un univers de musique électronique qu’une décennie vient de décloisonner. Désolé pour l’offense, on va avoir l’insolence de vous refiler une énième fois l’argumentaire du rapprochement musiques minimaliste américaine et électronique. Vous avez pigé l’analogie rythme/répétition depuis un moment mais on aime bien les petites effronteries entre amis.
Pour vous raconter cette histoire a notre manière, on a formé un duo 100% féminin avec Chloé et Vassilena Serafimova, à qui nous avons proposé de travailler sur le phasing. Quelques jours de studios plus tard, elles nous expédient dans une fable hyptonique, constituée de l’utilisation de pulsations, d’un jeu sur la tonalité et un travail sur la transformation du son.
Chloé, fidèle à son image d’exploratrice sonore, se concentre sur l’altération de la matière. Tout en finesse, et sans trop s’encombrer d’un kick, elle structure la performance. Vassilena, une des grandes représentantes du marimba, prend le rythme à son compte. Quand Chloé lui lance des pistes qu’elles ont préenregistrées, elle y superpose des couches pour donner à l’ensemble un équilibre tonal, en accord avec le minimalisme de Reich.
Si les filles utilisent divers procédés chers au New-Yorkais (sampling, phasing, pulsations…), la réappropriation est totale et les traces laissées par leurs univers respectifs sont chargées d’une poésie contemplative. Très pure, la création s’oriente vers une émotion musicale authentique.
Prochain épisode de Variations, mardi 29 novembre : Electric Rescue x Gaspar Claus, librement inspirées de l’univers de Jean-Sébastien Bach.
Variations est un projet soutenu par le CNC – Centre National de cinématographie, l’ADAMI et la SACEM.
Crédit photos : Hana Ofangel
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