Pendant le confinement, on s’est rendu dans la cour d’une résidence séniors où était organisé un concert. Deux artistes, Sébastien et Amandine y entamaient les chansons d’un certain temps. Sur ces airs joués à l’accordéon, on a vu s’animer le regard de ceux qui étaient descendus de chez eux. Certains sortaient pour la première fois en six semaines, pour écouter la musique. Voici quelques uns de leurs témoignages, leurs chansonnettes, et nos photos.
Musique qu’es-tu donc ? Es-tu capable de nous animer dans notre for intérieur ? Peux-tu nous accompagner toute une vie ? Parce que l’on s’interroge souvent sur le rôle de la musique dans nos vies, par ces temps (dé)confinés, on a voulu questionner nos anciens. Attestation en poche, on s’est rendu dans la résidence séniors Les Acacias à Rezé, à côté de Nantes. C’était un joli jour de mai, le confinement était de mise, et pourtant, un concert était organisé.
C’est Florent Chevrier, le directeur de la résidence, qui nous accueille dans la cour. Sébastien Gloriod est là en train d’installer la sonorisation de son accordéon. Amandine Mercier nous rejoint rapidement pour tester son micro. Il n’est pas 15h qu’une résidente est déjà dans la cour à attendre les premières notes. Les deux artistes vont entamer les chansons d’un temps, d’abord dans les deux rues adjacentes pour que tous les résidents puissent en profiter depuis leurs appartements, puis pour finir dans la cour centrale.
Alors évidemment c’est particulier, les résidents font partie de ceux dont la santé est la plus fragile. Pour nous aussi cela a demandé quelques ajustements. On a dû notamment anticiper que l’on ne pourrait leur parler que de loin, et qu’il faudrait opter pour une version papier / photos de cet événement. Les témoignages qui suivent nous ont été à ce propos envoyés par les résidents après le concert.
En fait la réalité est toute autre. Car dans la réalité, les gens ont besoin de se voir, de se sourire, et d’échanger. On a besoin de sentir ces invisibles liens qui nous unissent, et c’est peut-être là l’aspect incroyable de la musique. Ils sont une vingtaine à être descendus dans la cour. Florent nous confie que certains sortent pour la première fois en six semaines. Pour écouter la musique. C’est une proposition de Sébastien, une action bénévole, simple volonté de faire plaisir. Et ça n’a pas loupé. Sur ces airs joués à l’accordéon, on a vu s’animer le regard de ceux qui étaient descendus de chez eux.
Marie Jo : « La musique est un plaisir. Elle nous relie à ceux qui nous l’apportent. Plus qu’un dialogue, elle nous fait vibrer. »
Andrée : « Lorsque j’écoute de la musique je me sens bien, cela m’apaise. La musique me fait oublier mes préoccupations et m’apporte des idées positives. Écouter et voir quelqu’un jouer devant moi me touche et m’émeut. Cela me donne envie de chanter et de sourire, envie de danser et de partager avec mes amis. »
Extrait n°1 : Édith Piaf – La vie en rose
Huguette : « Mon mari était musicien durant ses loisirs d’enseignant. Il avait été décoré de 65 ans de musique associative en 1983. Nous chantions beaucoup en famille. Mes enfants sont musiciens ainsi que plusieurs de mes petits enfants. Merci beaucoup aux deux artistes de nous donner ce bonheur pendant cette période de confinement. »
Monique : « La musique adoucit la vie, surtout en ce moments de confinement. La musique permet de s’évader parce que si on écoute bien la musique, on oublie le reste. »
Extrait n°2 : Sidney Bechet – Petite fleur (en français par Henri Salvador)
Anonyme : « Depuis mes 18 ans, depuis la libération, j’ai toujours chanté. C’est tellement convivial, on partage en chantant. On partage quelque chose, et c’est très important de partager. Le chant, ça m’a accompagné toute ma vie. À la libération on chantait beaucoup « C’est une fleur de Paris » ça m’a toujours resté dans la tête. »
Photos prises par Laure Bourru, pour Sourdoreille
Crédits photos : Laure Bourru, pour Sourdoreille
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