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Vie Sauvage, le repos du festivalier

Alliant détente, teuf et amusement, Vie Sauvage est l’opportunité de passer un doux moment hors du temps. Dans un endroit aussi paumé que l’atoll de Pom Pom Galli dans La Classe Américaine, loin du bruit et des nuisances anxiogènes, le festival se déroule à Bourg : une petite cité fortifiée au milieu des vignes et de la campagne, située sur les rives de la Dordogne. Récit de cette quatrième édition.

Arrivée harmonieuse

Moins de 30 minutes après avoir quitté Bordeaux, les premiers plaisirs apparaissent sur le trajet. Nos pérégrinations bucoliques sur les départementales du Sud-Ouest nous conduisent à ce qui allait devenir notre havre de paix pour le week-end.

Un pied hors de la voiture et les festivaliers sont rapidement envoûtés par le caractère majestueux de la commune. On passe assez vite la Place de la Halle sur laquelle sont présentées quelques créations et mets locaux sur fond sonore, avec les DJ du Black Bass Festival et de La Blogothèque. Une petite balade s’impose.

Plaisir des yeux. Il faut dire que la citadelle surplombant l’estuaire de la Gironde fait son effet. Vers 19h, on descend au port pour les premiers concerts.

Vendredi soir : le souffle d’I Me Mine

L’orga nous a concocté un programme au poil : Ciadel, Botibol, I Me Mine… Pas besoin de boussole, nos tympans nous guident directement vers la scène. Au loin, on aperçoit les autres lurons venus pour l’événement.

L’excursion débute avec Ciadel. On décolle en douceur. La sensation de planer au dessus de la mer n’est pas loin. Seule ombre au tableau : la taille du bar. Trop de planeurs joyeux veulent participer au voyage. Alors pour zapper la foule, on ferme les yeux et on se laisse transporter par la voix de Ciadel. Et là, je vous jure qu’on s’envole.

Puis Botibol vient prendre la relève et nous emmène sur des pentes plus rock, mêlant avec dextérité, pop planante et riff de guitare déchaînés. Le jeune groupe bordelais qu’on déjà croisé à plusieurs reprises (notamment au festival Baleapop, en août 2014) a son pesant de talent, mais ce qui était à venir allait littéralement nous retourner le cerveau.


I Me Mine – Waiting for Summer

Le trio diabolique I Me Mine fait son entrée. A la guitare et au chant, Frédérique Schang jongle aisément entre acoustique et électronique. Avec ses lunettes rondes – qu’il ne quitte visiblement jamais – et sa barbe taillée en pattes, Guillaume Thiburs ressemble étrangement à Lennon, mais son dada à lui, c’est la batterie. Et il envoie. Le dernier de l’équipe, c’est Sam Deverell, allias « Mad Sam ». On comprend pourquoi. Sous son chapeau – qu’il ne quitte jamais non plus – et ses airs machiavéliques, le personnage d’Alex dans Orange Mécanique est alors réincarné en la personne de ce talentueux bassiste néo-zélandais.

Devant la scène, les compagnons du son se bousculent amicalement, pris par l’ivresse musicale.

Samedi jour : la survie dans le chill-out

Si la journée débute avec une petite déception : les DJ sets des Siestes Électroniques n’auront plus lieu à la piscine, on n’est pas du genre à se laisser aller.

A part les petits lascars du coin qui font leur biz dans les toilettes publics et malgré les festivités à venir, la cité est d’une tranquillité déconcertante. Pour les habitants de Bourg, la vie continue. Les petits vieux viennent jeter un regard curieux pendant que de jeunes mariés font évoluer leur escorte au son des basses du festival.

Constat momentané : si Miss Météo s’est montré clémente, si le petit chapiteau typique trônant au milieu de la place fait plaiz, et que le DJ met tout le monde d’accord, beaucoup de nos compères d’hier sont en retard. Vraiment, en retard. Peu de danseurs dans l’équipage, les survivants chillent et profitent calmement de ces caresses auditives.

Une heure plus tard. D’autres survivants. Les DJs défilent et les oreilles s’échauffent doucement. Des transats installés au pied des platines permettent aux plus chanceux, les rois de la détente, d’égaler les rêves des plus grands hédonistes.

Samedi soir : la madeleine de Proust

de Forever Pavot

Le Parc de la Citadelle nous ouvre ses portes. Perchés, on a une vue imprenable sur les alentours et on a le droit à notre dose de coucher de soleil. Forever Pavot qui joue à ce moment-là accompagne parfaitement ce plaisir visuel. On se paye même un petit retour en enfance quand il nous lâche son interprétation du générique de Tintin.


Forever Pavot – Les Aventures de Tintin (Tintin cover) en live pour Monte Le Son

On prend un break et on va ensuite faire un tour à l’extérieur où sont dispersés toutes sortes de jeux en bois. Des groupes entiers se livrent des batailles sans merci sur des Puissance 4 géants. Un mec sorti de nulle part nous défie mais on s’aperçoit vite qu’on a affaire à un vrai pro du Kubb, le jeu est plié.

L’homme continue sa route, l’air de rien, à la recherche de nouveaux adversaires.

Vie Sau

La nuit commence à tomber, la pluie aussi. Tant pis pour le festivalier aguerri. L’électro voluptueuse de NUIT vient taper la foule de plein fouet. Transcendés par l’ambiance orageuse qui règne sur les lieux, les gens deviennent fous.

Thylacine conclut le festival en beauté et nous fait vivre son live machino-saxo qui a fait de lui cette étoile montante de la scène électro française.

Bilan de la détente générale

Pas besoin d’aller plus loin que la description de l’événement, Vie Sauvage est réellement une pause hédoniste en paysage idyllique. A l’année prochaine.

Crédit photo : Olivier Seguin
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