MENU
En lecture PARTAGER L'ARTICLE
VIDEO

Une semaine musicale à La Réunion

Depuis quinze ans, le Sakifo permet, le temps d’un week-end, de mettre en avant le dynamisme de l’Ile de la Réunion en matière de musiques actuelles. Mais c’est surtout depuis sept ans et la création du IOMMA, le marché des musiques de l’Océan Indien, que la Réunion devient, l’espace d’une semaine, le centre de la création musicale. Retour sur l’édition 2018 de ces deux événements complémentaires avec une sélection de sept coups de cœur, l’équivalent d’un par jour présent sur l’Ile.

Pigment (Mounawar & Nathalie Natiembé)

L’une des claques de cette édition 2018 du Sakifo. Quel dommage que le concert ait été programmé sur l’une des deux scènes VIP du festival. Car l’ensemble du public aurait mérité de découvrir cette création qui, initialement, ne devait être qu’une rencontre éphémère organisé par le Kabardock, l’une des salles les plus dynamiques de l’Ile. Pigment, c’est donc la rencontre entre Nathalie Natiembé, grande prêtresse du mayola local, aussi déjantée qu’inspirée, et Mounawar, musicien des Comores mais vivant depuis de longues années à la Réunion. Le résultat est difficilement descriptible et mérite de se vivre physiquement tant l’énergie rock, hip-hop et maloya se mélangent comme par magie.

Okzharp & Dear Ribane

Programmés à la fois au IOMMA et au Sakifo, le collectif sud-africain a su capter l’attention des pros autant que du grand public grâce à un spectacle dépassant largement le cadre musical. Le trio fraternel de Dear Ribane, qui sévit depuis de longues années dans leur pays, s’est ici allié au producteur Okzharp pour développer un univers lancinant et envoûtant, aussi bien musicalement qu’en terme de chorégraphie et de costumes. Aucune captation live de qualité n’est jusqu’à présent disponible en ligne mais vous pouvez vous faire une idée en allant voir ce lien.

Kaloune

Chanteuse, comédienne et conteuse, Kaloune s’exerce à tous les arts pourvu qu’ils lui permettent de décliner son univers étrange. La lauréate du « Prix Musiques de l’Océan Indien 2017 » explore sur scène la musique traditionnelle à travers des sonorités électro. Elle fut l’une des premières artiste à ouvrir le IOMMA, dans la très belle salle du Musée Stella Matutina, en jauge assise, devant un public pro. Pas forcément les conditions les plus évidentes pour convaincre. Et pourtant, Kaloune a su emmener dans sa danse, dans sa transe, l’ensemble de l’assistance.

Nakhane

Encore un artiste protéiforme et pluridisciplinaire. Auteur d’un roman salué un peu partout dans le monde, acteur dans le film Les Initiés (présélectionné aux Oscars), le sud-Africain Nakhane se révèle depuis quelques années sous sa facette musicale, et notamment depuis la sortie de son magnifique second album You Will Not Die, sorti en mars dernier. Que ce soit dans son livre, son film ou sa musique, Nakhane place son homosexualité comme constitutive dans son personnage et donc de ses créations. Sur scène, l’androgyne Nakhane invoque autant David Bowie qu’Antony and the Johnsons, et se porte entre soul et électroniques.

Maya Kamaty

Famille, tradition et modernité. Ces trois axiomes de la création artistique sont parfaitement maîtrisés par Maya Kamaty, l’une des révélations (ou plutôt confirmation) du IOMMA et du Sakifo 2018. Fille de Gilbert Pounia, figure essentielle du paysage musical réunionnais, et d’une mère conteuse, Maya a grandi dans un univers où la tradition est aussi importante que l’ouverture et le mélange. Sa musique est donc naturellement la synthèse de sa vie et de son environnement : un maloya revisité entre pop, rock et électro.

Oki Dub Ainu Band

Sur le papier, certains mélanges peuvent paraître indigestes. Le dub / post-rock / reggae / musique traditionnelle japonaise d’Oki Kano (le leader) pouvait objectivement rentrer dans cette catégorie. Et pourtant, le résultat au Sakifo fut aussi étonnant que convaincant. Oki Kano revisite depuis plus de vingt ans la musique traditionnelle de son peuple aborigène de l’Ile d’Hokkaido, notamment avec son tonkori, sorte de cithare à cinq cordes typique de cette région.

Hans Nayna

Prix découvertes RFI 2017 puis le Prix de la meilleure Voix de L’Océan Indien 2017, Hans Nayna commence à se faire une place de choix dans le paysage musical de son pays (l’Ile Maurice) mais aussi de toute la région. Sa musique oscille entre blues, folk et rock mais c’est surtout sa superbe voix qui fait sortir Hans de la mêlée des artistes de sa génération.

Partager cet article
0 commentaire

0 commentaire

Soyez le premier à commenter cet article
Chargement...
Votre commentaire est en cours de modération
Merci
Une erreur est survenue lors de l'envoi de votre commentaire
Sourdoreille : la playlist ultime
Toutes les playlists

0:00
0:00
REVENIR
EN HAUT