En 7 ans, Tyler The Creator et sa team de Los Angeles ont réussi le pari de faire entrer à une vitesse hallucinante toute une nouvelle génération de rappeurs dans le game très saturé du hip-hop US. Une armée de jeunes MCs ultra-connectés qui pèse lourd sur les réseaux sociaux et qui plaît au monde entier. Zoom sur certains membres plus ou moins intéressants du collectif Odd Future que les programmateurs s’arrachent.
Tyler The Creator – Le leader psychopathe. Artiste polyvalent charismatique, l’année 2013 a été pour Tyler celle de la consécration. Poussé par une voix grave profonde et hantée à la façon d’un King Krule ou d’un Mikky Blanco, il réalise ses clips géniaux et déments lui-même, mais trouve aussi le temps d’écrire ses textes et de s’occuper du graphisme d’Odd Future – entre autres. Son album « The Wolf » est une tuerie sortie chez XL, l’écurie dont les chevaux parlent d’eux-mêmes (King Krule, The Horrors, Damon Albarn, Sigur Rós…). Son clip Tamale est une oeuvre d’art et d’humour.
Hodgy Beats – Le grand frère. Bah ouais, il a de la barbe quoi, et puis 23 ans pour le collectif, c’est déjà une preuve de maturité. C’est l’un des fondateurs avec Tyler. Il a composé un album en 2010 nommé « The Dena Tape » ainsi qu’un autre en duo avec Left Brain sous le nom MellowHype plus récemment en 2012. On note une réelle maîtrise du son de sa musique et de bon goût avec les participations de Flying Lotus ou encore de Juicy J sur certains de ses textes. Ses passions : fumer de la weed et mettre des photos de chats sur Tumblr, bref, une impression de déjà vu. Aussi futile que talentueux.
Earl Sweatshirt – La découverte en or. C’est en se baladant sur MySpace que Tyler The Creator est tombé sur ce bon vieux Earl (ce bon vieux Earl vient d’avoir 20 ans et 600.000 fans Facebook). Son premier album sur Odd Future en 2010 fait un carton et intéresse Columbia qui signe son flow désabusé pour un second album sorti l’année dernière. Dessus, on y retrouve ce qui fait la force de tous leurs disques : les collaborations inter-Odd Future. Des featurings consanguins qui mettent toujours en avant le collectif. Earl est en tournée européenne cette année dans vos festivals préférés : ne le loupez pas.
Frank Ocean – Le séducteur en puissance. C’est la caution r’n’b du collectif. Parfois, la classe émane de l’artiste, d’autres fois on est devant une voix racoleuse sur des morceaux trop sucrés. Son premier album « Channel Orange » a tout cassé, poussé par un collectif au top du swag (désolé vraiment d’avoir dit ça…) et d’un retour du r’n’b dans le milieu indé ces derniers temps. Des collaborations de choix tout de même comme une petite entrée d’Andre 3000 d’Outkast. Le chanteur faisait parler de lui en 2012 pour avoir dévoilé son homosexualité, fait extrêmement rare dans le milieu hip-hop.
Mike G – Le fan conquis. Oui, parce qu’avant de rejoindre le collectif du moment, Mike G aka Mike Griffin était fou d’Odd. Surement le moins réputé de la liste, Mike n’est cependant pas du genre à rester en retrait. Après des accointances avec des prod assez dark et minimalistes, il s’éclate sur de la trap en club et kiffe les grosses jantes. Une autre preuve de l’ouverture du label aux styles, du r’n’b à Flying Lotus, de la trap gangsta aux univers féériques de Tyler The Creator.
Actu : le groupe s’est fait refuser de jouer en première partie d’Eminem en Nouvelle Zélande car étant considérés comme « menace à l’ordre public » à cause de certains affrontements lors de leurs précédents concerts : lire ici.
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