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Un week-end étoilé au Macki Music Festival

« On a fait une demi-heure de queue pour avoir des cernes à paillettes au Macki, on ne peut pas nier. » C’est de cette manière que nos deux reporter-ter nous sont revenues joviales de leur week-end à Carrières-sur-Seine. Quitte à écrire un report, autant qu’il ait la saveur d’une première fois, n’est-ce pas ? Cette petite histoire ne fera que confirmer, chez nous tout au moins, notre attachement à ce petit événement maquillé avec Mad Rey, Le Camion Bazar, Papooz, Acid Arab et Agar Agar.

On avait lu que c’était un peu loin, qu’il risquait de ne pas faire très beau, mais que ce petit festival champêtre, né en 2014 du mariage entre la Mamie’s et le label Cracki Records valait vraiment le déplacement. On a décidé de faire confiance à ceux qui avaient déjà arpenté le parc idyllique de Carrières-sur-Seine, et on est bien contentes de les avoir écoutés.

Dans ce petit village du bonheur, on trouve dans le désordre : des masseurs, des météorites volantes, des surfeurs (si, si), un stand de tatouages, une friperie, des couronnes de peluches moches, de la barbapapa, des légumes musicaux et une pelouse remplie de canapés moelleux qui ne demandent qu’à accueillir ton fessier tout échauffé par un coupé-décalé électrique. Ça y est, tu es bien installé, tu contemples un instant la douce agitation environnante, avant de replonger tête la première dans ce maquis étoilé.

Samedi

Camion Bazar, part 1 :

Dès notre arrivée, on retrouve les vibes disco-funky de notre truck préféré, le fumé du bulbe Camion Bazar, qui commence peu à peu à ressembler une foule dansante et déguisée. Le soleil et les airs de bossa nova do Brazil font onduler les corps des mackisards, cette édition 2016 commence on ne peut mieux – et notre été aussi (ENFIN). L’occasion de se refaire le petit film qu’on a tourné sur le Camion en septembre 2015.

Une douce valse avec Agar Agar :

Une averse qui n’avait pas été conviée à la fête débute en même temps que le duo Agar Agar, qu’on attendait avec envie au tournant de ce gros nuage. La voix enchanteresse de Clara Cappagli, mêlée aux sons planants d’Armand Bultheel aux claviers, nous font directement sortir de l’arbre sous lequel on s’était réfugiées : nous lançant, en guise de lianes, des sonorités disco-pop à la figure, ils nous happent jusque devant la scène en trois minutes. Autour de nous, des frisbees volent et des jeunes filles en fleurs dansent sur les tables. Justement, en parlant de jeunes filles, on succombe en reconnaissant les premières notes de « Prettiest Virgin », ballade à la fois mélancolique et ultra-sensuelle. On se laisse surprendre par le dernier morceau du concert, ses grosses basses et ses phrases répétitives scandées en espagnol. L’ambiance monte, et après avoir bu une bonne rasade de whisky, le duo sort subitement de scène, sans se retourner. On en voulait encore, pour info.

The Mad King :

Bien échauffées par les dernières notes musclées qu’on vient d’entendre, on se rapproche de la chambre verte, où Mad Rey règne déjà sur une foule conquise. La scène offre un drôle de spectacle, avec pas mal de monde derrière les platines, on ne sait plus trop qui fait quoi. On se dit que la fête commencée la veille avec nos chouchous d’Astropolis doit y être pour quelque chose. Le live monte en intensité, escalade de sonorités métalliques qui chatouillent le bas du ventre et explosent dans la poitrine, pendant que les festivaliers eux, grimpent carrément aux arbres. On avoue qu’on aurait été déçues de ne pas entendre le déjà mythique « Quartier Sex ». Mais il va finir par retentir alors que le soleil semble avoir définitivement repris sa place au-dessus de nos têtes. Plénitude.

Mad Rey

Acid Arab, une recette qui marche à tous les coups.

La soirée finit en beauté avec un autre duo qu’on aime beaucoup, formé par les deux DJs d’Acid Arab. Ces deux-là ont le chic pour mettre tout le monde d’accord, et leur set enveloppe un public qui rentre en transe dès le premier track. Tout ce petit monde se déchaîne et enchaîne en cadence des mouvements frénético-orientaux, bras en l’air et sourire béat accroché au visage. Comme à leur habitude, Guido Minsky et Herve Carvalho nous font danser à en perdre le souffle en nous proposant un mélange d’acid, de techno, de house et de musiques orientales maîtrisé à la perfection.

Dimanche

Les yeux encore un peu collés de la veille (mais auréolés de paillettes un peu plus tard dans l’après-midi), on retourne sur les lieux du crime. Sur place, on croise des visages connus avec la sensation de retrouver de vieux copains qu’on aurait juste abandonnés quelques heures, le temps d’aller reposer nos petites têtes endormies pour certains, ou de se délecter d’une after piscine pour les autres. Chacun son style.

Papooz, voix d’ange, diable au corps

On attrape un verre et on file se poser pépouzes devant Papooz, de joyeux lurons qui nous fascinent instantanément avec leur dégaine des 60’s – 70’s et leurs mélodies ensoleillées. On est réchauffées illico malgré les 10 degrés ambiants et la bruine persistante (ici, c’est le macki, on se doit de résister) et le chanteur aussi. Il fait d’ailleurs rapidement sauter son col roulé beige, tant pis pour le style. Tout comme Ann, la blonde en culotte de leur clip, l’envie de danser est frénétique. Alors, on se déhanche sans se ménager sur les mélodies rétros et les voix suaves des deux chanteurs aux airs de garçons pas sages. On se sent comme des petits gosses sur le point de faire des bêtises et il ne nous en faut pas plus pour nous retrouver enfarinées de paillettes quelques minutes plus tard. Ça y est, on a trouvé nos peintures de guerre.

Harvey Sutherland, ovni anti-pluie

Sur la scène OVNI, le DJ australien Harvey Sutherland fait son entrée, lunettes de soleil en guise de costume (what, the rain ?) et ne tarde pas à nous envoyer son morceau tout chaud « Bamboo ». En quelques petits mouvements chaloupés, ses compo originales mêlant influence house, beat et sonorités disco nous font décoller vers quelques lointaines contrées martiennes. Mais la pluie nous ramène un peu trop vite sur terre : il est temps d’aller se réchauffer en territoire ami.

Camion Bazar, part 2 :

Et oui, on ne peut pas s’en empêcher, on retourne inlassablement voir les gentils allumés du Camion Bazar, pour qui c’est l’heure du karaoké. On se prend des bisous sur nos joues pailletées, on chante à l’unisson (et avec très peu de justesse) un peu de tout, mais surtout n’importe quoi : du « Rêve bleu » à « Time of my Life » en passant par « La groupie du pianiste ». Les cotillons et les punchlines rigolotes tombent en cascade : « J’ai dû claquer tout mon PEL, mais en même temps qu’est-ce que je ne ferais pas pour le Camion Bazar ! » On rit, on est bien.

Playin 4 the City

Au loin, on entend la house bien trempée (oh oui) du groupe Playin 4 the city (aka le français Olivier Portal qui a monté en 1996 le super label Straight Up Records) : tandis qu’ils commencent leur concert, on court – entre les gouttes – se placer en pôle position, et on ne le regrette pas. C’est devenu tellement rare de voir sur scène de vrais instruments, et jouer une musique s’éclatant avec maîtrise entre deep house, electronika et soul funky, qu’on en est scotchées. La chanteuse du groupe, la bien nommée et grandiose « Quin Marilyn », perruque bleue vissée au crâne et micro-robe sur bas résilles finit de nous achever. On frisonne, on à la fièvre, elle nous emporte, on ne veut plus la quitter.
Et pourtant, mouillées jusqu’à l’os, on laisse le soin à Jacques, le magnifique, et à Tom Trago d’achever comme il se doit ce weekend magique. Pour nous, le rêve prend fin dans le RER qui, déjà, nous éloigne de Carrières-sur-Seine. Mais on reviendra l’année prochaine se cacher au Macki, prendre notre rasade de bonheur, de sons délicieusement éclectiques et de paillettes, c’est promis.

Photo du Camion Bazar en une © Rémy Golinelli
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