2009 : Matias Aguayo lance Cómeme, label-planète habité pas d’étranges producteurs gentiment dérangés. Alliant musique et spiritualité, le Chilien et ses sbires forniquent aussi avec la team Kompakt, pour notre plus grand plaisir. Immersion dans ce cocon créatif, bien loin des codes habituels de la musique électronique.
Le chef. Aguayo est la tête pensante de la gondole Cómeme. A la fois chanteur, percussioniste et producteur, le Sud-Américain est un cerveau en ébulition, excité par tous les oiseaux bizarres qui rôdent autour de sa maison. Installé en Allemagne où il collabore d’abord avec le label de Michael Mayer, Kompakt, le Chilien décide ensuite de créer Cómeme. La première sortie, « Bo Jack », sera une collaboration avec son âme soeur, le fantas(ti)que Rebolledo. Avec qui il collaborera ensuite à de nombreuses reprises, notamment sur ce hit où le Mexicain pousse la chansonnette.
Le berger. Compter un Allemand dans sa team, c’est bien pour gagner quelques points de crédibilité auprès des sceptiques relous. Aguayo n’a sans doute pas fait ce calcul débile, mais il a en tout cas eu du flair en recrutant Barnt. Producteur assez cérébral, il fait office de berger dans cette enclos à moutons cinglés. Ses tracks parfois assez rudes rappellent parfois Kraftwerk. On vous conseille fortement son EP « Ariola ».
L’autre Mexicain. Tout le monde a déjà entendu parler de Rebolledo. Moitié des Pachanga Boys, il met aussi son grain de sel dans les productions de ses copains. Il se dit que ce monsieur produirait des titres à la chaîne, mais qu’il ne les jouerait que dans ses sets. Dans son ombre se cache un autre Mexicain, tout aussi talentueux : Daniel Maloso. On avait découvert Venganza y Sedducción sur une excellente compil de Jennifer Cardini. Voici une tuerie du petit gars de Monterrey, qui a sorti un disque bien burné l’année dernière.
La fille. Elles sont plutôt rares chez Cómeme. En 2011, une Argentine tape dans l’œil d’Aguayo. Ana Helder vit et passe ses disques hypnotiques à Rosario, quand elle ne prend pas la caravane Comeme en tournée. Ses titres équivoques comme El groove de tu corazon ou Eat me sont des plongeons infernaux dans la danse. L’artiste aime souvent jouer aux questions-réponses entre rave, groove et hypnose comme le prouve le titre Next Club.
L’orthodoxe. « Je suis plus latin chaque jour, tout en diffusant dans la troupe une vibe orthodoxe étrange ». Recruté en 2012 par Cómeme, le Russe Philipp Gorbachev a visiblement parfaitement adopté les codes de la maison. Son premier maxi, martial, a calmé tout le monde. La suite ? Quelques morceaux doucement perchés, sur un EP « Hero Of Tomorrow » sorti cette année, avec notamment un petit hommage à la CIA.
Matias Aguayo est en live ce soir au Trabendo (Paris), et c’est gratuit.
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