Le vendredi, c’est Border Community. Avant d’entamer votre week-end, on vous propose d’aller faire un petit tour dans l’arrière-cuisine de James Holden, éminent producteur anglais qui a su créer une maison à son effigie, avec de gentils nounours un peu perchés. Revue non-exhaustive des effectifs.
Le chef. L’année prochaine, James Holden fêtera les dix ans de Border Community. Et il peut en être fier de sa petite échoppe, créée au départ pour sortir son premier maxi personnel, A Break in the Clouds. Son label est aujourd’hui une référence solide à travers le monde. Surtout, James Holden a réussi à dresser une passerelle entre l’Angleterre et l’Allemagne, où cohabitent les meilleurs labels du genre (Kompakt, Herzblut, Cocoon, Kompass…). Tout en gardant une liberté totale dans ses choix, Holden a aussi travaillé avec Mercury Rev, Ivan Smagghe et a même fait un remix officiel pour Madonna (Get Together). Mais il n’a toujours changé de coupe de cheveux.
Celui qui plaît aux filles. Sans doute le plus connu de tous. Sous ses faux airs de Frodon, Nathan Fake est l’étendard du label aux côtés du patron. Après des débuts sur le label allemand Traum (qui héberge aussi Dominik Eulberg), le natif de Norfolk souffle sa 23e bougie en 2006 et sort ce qu’on peut appeler un mini chef-d’oeuvre : « Drowning In A Sea Of Love », album fragile et nostalgique. Du travail d’orfèvre.
Celui qui a composé le tube de Border Community. Si on devait ne retenir qu’un seul album du catalogue Border Community, Fairmont serait sans doute un sérieux concurrent pour Nathan Fake. « Coloured In Memory » (2007), a la puissance mélodique de « Drowning In A Sea Of Love ». Mais c’est deux ans plus tôt que Jake Fairley, de son vrai nom, a écrit l’un des plus beaux morceaux pour partir à la conquête de l’aube…
Celui qui a les plus belles lunettes. Luke Abbott, autre gars du Norfolk, est né à quelques kilomètres de la maternité où Nathan Fake a vu le jour. Après des débuts chez Output Recordings (qui a aussi hébergé LCD Soundsystem, Colder ou Four Tet, excusez du peu), Abbott file chez Border Community. Branché krautrock, Abbott est considéré comme l’un des meilleurs disciples de Holden en live.
Celui qui réchauffe nos petits Anglais. Un Ricardo chilien ? Hum, difficile de se débarasser du spectre de Villalobos… Et pourtant. James Holden a son joker a lui : Ricardo Tobar. Avant ça, il est passé par le label Traum où il a signé l’énorme titre With You, digne d’un Boratto des grandes heures. Jetez une oreille sur son EP « Boy Love Girl », ça vaut le détour par le Chili.
Celle qui glacera vos coeurs. Avec la Québécoise Misstress Barbara, Kate Wax est la seule fille adoubée par maître Holden. Elle s’affranchit clairement des codes chers à Border Community. Au revoir les grosses nappes acides, voici un petit lutin suisse à la voix soprano, clairement branché par la pop. Le coup de folie de James, sans doute.
Et ceux qu’on a oubliés : Extrawelt (Soopertrack), Margot, Petter…
0 commentaire