Memphis Industries, label indépendant fondé par Ollie et Matt Jacob en 1998, fait dans le rock tendre teinté d’électronique et un peu rétro. Basé à Londres, il regroupe une belle brochette de formations aux nationalités très diverses. Petite présentation de nos huit coups de cœur, dont deux seront en concert à l’Espace B ce mois-ci : les tranquilles Anglais Dutch Uncles, et les Néo-Zélandais romantiques The Phoenix Foundcation.
Poliça. Porté par le chant altéré et envoûtant de Channy Leaneagh, le son de Poliça se situe à la croisée du rock, de l’électro et du R&B. Leur premier album « Give You The Ghost » est paru l’année dernière, et il a fait dire à Bon Iver que c’était le meilleur groupe qu’il ait jamais entendu. C’est d’ailleurs lui qu’on retrouve sur le dernier morceau en date, Tiff.
Dutch Uncles. Il est bon, très bon, ce remix de Nometo par Field Music : les frères Brewis (aussi signés chez Memphis Industries) lissent le morceau original, l’étirent comme un chewing-gum, et l’enveloppent d’un écrin électronique d’une sobriété étincelante. Nometo est extrait de l’album des Dutch Uncles sorti en janvier, « Out Of Touch In The Wild », qu’ils viendront présenter en live à l’Espace B le 17 mai prochain.
Hooray For Earth. Ne pas se fier au nom aux couleurs enfantines : le synth-rock de Hooray For Earth est planant et majestueux. C’est avec le superbe clip de True Loves, produit par Young Replicant (à qui l’on doit aussi des clips de The XX et M83), que les New-Yorkais nous avaient accrochés, pour ne plus nous lâcher. Une basse souvent altérée, des sons multiples, une voix et des chœurs qui s’envolent, on tient là leur recette magique. Depuis la sortie de leur excellent premier album en 2011, ils sont repartis en studio. On espère qu’ils feront aussi bien la deuxième fois.
Elephant. Le vinyle des Londoniens Elephant (à ne pas confondre avec le duo français Eléphant) est sorti il y a quelques jours. On a : face A – Skyscraper, valse endiablée dans un square désert, sous une pluie de flocons, et face B – Spies, ballade pop au naturel. Prometteur.
Milagres (photo). Un vieux train qui file à travers des étendues enneigées, c’est ce à quoi on peut penser en écoutant « Glowing Mouth » de Milagres : il y a une énergie froide et industrielle qui transpire de ces onze morceaux s’enchaînant sans effort, où le chant de Kyle Wilson s’efface si besoin devant les synthés vibrants et les percussions laconiques.
Barbarossa. Longtemps sur scène aux côtés de José Gonzales (chanteur des excellents Junip dont le dernier album est une petite merveille), James Mathé a sorti au début du mois son premier single chez Memphis Industries, The Load. Une ballade pop folk où résonne la voix ailée du Londonien. On attend l’album prévu pour cette année.
The Phoenix Foundation. OK, les morceaux de ces Néo-Zélandais sont souvent carrément romantiques. Mais The Captain, avec sa rythmique disco et ses synthés brillants comme des guirlandes de Noël, est irrésistible. Non ? Leur double-album « Fandango » qui vient de sortir est en écoute intégrale sur soundcloud. Ils seront de passage à l’Espace B le 28 mai.
El Perro Del Mar. On finit en beauté avec la Suédoise Sarah Assbring, alias El Perro Del Mar, dont on avait parlé à l’occasion de la sortie du clip minimaliste de I Was A Boy. Egalement extrait de « Pale Fire », son album sorti l’année dernière, Walk On By est tout aussi envoûtant.
Tous ces morceaux sont à retrouver sur notre playlist soundcloud spéciale Memphis Industries.
Crédit photo : Eric Schwortz
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