Productions fines, voix qui emplissent l’espace et bande-son de fin de soirées, la musique de Turbotito est une opération à cœur ouvert. Avec sa récente signature sur bORDEL, le label de Scratch Massive, on s’est foutu la tête dans le mixeur et on en est ressortis écorchés mais apaisés.
Qu’on se le dise, le chemin à parcourir lorsqu’on s’intéresse à Turbotito est semé d’embûches. Le premier obstacle advient dès qu’on se penche sur son nom, Filip Nikolic. Le producteur américain qui a mis ses beats chez Bonde Do Role, Azealia Banks et Baby Alpaca est également l’homonyme de feu-Filip Nikolic, leader des 2be3 décédé en 2009. Pas d’amalgame, aucun lien, fils unique.
Bon, on avoue, on n’a aucun autre obstacle à citer, c’était simplement une bonne accroche.
Turbotito est donc musicien et producteur. Filip faisait par le passé partie de Poolside, un duo présenté comme pratiquant de la disco de journée, ainsi qu’un membre assidu du groupe de rock Ima Robot. On pouvait également le voir aux côtés de Djosos Krost, duo plus-deep-electro-tu-meurs et pas fâché avec la dub.
Son oeuvre est aussi intimement liée à sa collaboration avec le groupe Baby Alpaca, dont le chanteur a cette voix si hantée, mélancolique, bleutée. Et puis, c’est surtout que lui-même est habité par on ne sait quoi. C’est cette beauté inquiète qui a dû taper au fond du cœur de Sébastien Chenut et Maud Geffray, du duo Scratch Massive. Accordez-nous qu’il est difficile de rester impassible devant des titres d’une puissance telle que celle de « Diamondlove » (avec la voix de Baby Alpaca).
C’est aujourd’hui en possession de tous ses moyens, de son univers et de ses collaborations originales qu’il faut accueillir cet artiste complet, élégant et bouleversant.
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