« On va où ce soir pour danser ? – Ben je sais pas, on a le choix entre un club de house, un autre de techno et… ah oui, il y a la Calle Ocho, on va se marrer. – Rooh non, fais chier, on se marre bien, mais c’est quand même hyper naze, non ? – Bah, pas vraiment le choix, non ? – Bon, ok » Avec Latin Beat Machine, dites aujourd’hui « bonjour » aux soirées latino électroniques alternatives. Car oui, à tout problème, il existe une solution. Entretien avec les concepteurs-agitateurs derrière la solution.
• Alejandra García Jarillo – Mexicaine, photographe et promoteur
• Arnaud Granet – Français, manager et agent
• Mafe Escobar – Colombienne, dj et promoteur
D’où est venue l’envie de créer votre Latin Beat Machine ?
Alejandra et Mafe avaient déjà organisé quelques événements pressentant des djs latino et de la scène mexicaine et colombienne, elles souhaitaient développer cela en optimisant la venue d’artistes en tournée et l’année de la Colombie en France.
(Arnaud :) Passionné de musiques électroniques, je suis devenu de plus en plus curieux de découvrir la scène électro latino. J’ai découvert cela aux États-Unis avec Mafe qui fait partie de cette scène et où les communautés latino (Amérique du sud) sont très fortes. L’idée était donc de créer un événement à Paris mettant en valeur cette musique et cette culture.
À quoi Latin Beat Machine est-il une alternative ?
Latin Beat Machine est une alternative à des soirées “latino caliente” où la musique n’est que reggaeton, salsa et merengue. Nous aimons ce type de musique, mais nous souhaitions aussi montrer qu’il y a un mouvement avec des nouveaux artistes avec de magnifiques productions alternatives, qui font des mixes électroniques avec la musique traditionnelle. Latin Beat Machine promeut la scène latine alternative, c’est-à-dire le segment de musique non mainstream des pays latino, mais aussi la culture underground associée à ce style, avec notamment les LGBT et autres communautés non en phase avec le côté parfois « classique » des sociétés d’Amérique latine. En revanche comme pour tout style de musique latino, la priorité va à la danse.
Avant le festival que vous avez produit à Petit Bain, quelles étaient vos activités au sein de Latin Beat Machine ?
Nous avons fait des collaborations avec des restaurants latino américains mais aussi une soirée avec Dj Guagis chez La Doña (restaurant parisien) et une autre chez Bocarriba (restaurant parisien) pour la fête de la musique.
Quelle est votre analyse sur la présence des musiques latines en France ?
La communauté colombienne est une des plus grandes à Paris, mais les Français pensaient que la musique latino se limitait à Cuba et la salsa. Maintenant ils découvrent la cumbia [Paris Cumbia Festival à la Bellevilloise, ndlr] et nous voudrions montrer le côté électronique. Certains projets ont émergé de Colombie car la cumbia est devenue à la mode. En revanche les djs qui se sont produits à Latin Beat Machine venaient pour la première fois en France, et ceci bien qu’ils jouaient dans des festivals tels que Glastonbury (UK) ou Paléo (Suisse) sur la même période. Cela est révélateur du faible intérêt pour ces musiques en France. Mais pas de fatalité, le public a suivi même si cela représentait une découverte.
Pouvez-vous me parler de cette première édition de votre festival ? Quels retours en terme de fréquentation ?
Nous sommes très contents de cette première édition, la possibilité d’avoir des meilleurs artistes de la scène c’était magnifique (Dengue Dengue Dengue, Cero39, El Freaky, Isa GT). Excellents retours et intérêts des médias comme du public, nous avons pu réunir presque à 500 personnes pour une première édition avec une promo quasi uniquement sur le net et « word of mouth ».
Est-ce difficile de fédérer le réseau indé parisien – pas forcément habitué – autour de la musique latine ?
L’idée de latino électronique attire les gens, nous avons essayé de partager beaucoup par Facebook les vidéos des artistes, et connecter avec les blogs pour qu’ils soient écoutés. Un des buts est de donner une plateforme à ces artistes exceptionnels. Nous avons surtout travaillé autour des communautés et pu drainer une partie du réseau indé parisien via notre attaché de presse sur le net qui a su trouver les bonnes cibles. Aussi nous avons eu des très cool gens qui nous ont approché pour collaborer comme Alterlatine, BETC POP et Champagne Daniel Gerbaux.
Qu’est-il prévu dans ces prochains mois – années autour du projet ?
Nous allons essayer de faire une session hiver de LBM et LBM2 l’ete prochain.
Alejandra, Arnaud et Mafe
c’est bien de croire que paris découvre la Cumbia.. le Son le Montuno etc.. Cela fait plus de 30 ans avec des personnes comme RKK ou d’invisibles DJ de province que ces musiques passent sur nos vieilles platines technics.. Ces vinyles bien rangés au grenier désormais ..
Bravo a ceux qui remettent en avant la musique latine dans son ensemble..