Transmusicales, voyage en terres (presque) inconnues

Premier week-end de décembre. Et deux immuables rendez-vous qui n’ont, à peu près, rien à voir : Le Téléthon et les Transmusicales. Composez le 3637 pour la grande messe cathodique du don. 35000, Rennes, pour le plus beau laboratoire des musiques actuelles. Parce qu’à Rennes aussi, la recherche avance.

Jean-Louis Brossard, père fondateur de l’événement, enfile sa blouse blanche pour la 31ème fois. Tel un prescripteur déviant, il nous innocule son virus, son goût des expériences sonores pour remettre notre égo de défricheur de talents à sa juste place.

Chez Sourdoreille, on est définitivement pas ces mélomanes avertis, ces geeks du son qui peuvent vous sortir du tac-au-tac qui se produira vendredi 4 décembre, à 23h30, dans le Hall 4. Mais ces derniers temps, on s’est quand même plongés dans cette cuvée 2009. Voilà ce qu’on en retient, arbitrairement.

Slow Joe & The Ginger Accident. J.L. Brossard en a clairement fait sa coqueluche, sa prise de risque 2009. Il faut dire que l’histoire est aussi belle qu’incroyable : Cédric de la Chapelle, musicien lyonnais, se promène en Inde il y a deux ans, croise par hasard un improbable crooner, Slow Joe, et tombe amoureux de sa voix. Suite à cette rencontre, Slow Joe, 66 piges, s’offre son premier voyage en Europe pour monter sur scène pour la première fois de sa vie, en ouverture du festival rennais.

Abraham Inc. Difficile de trouver casting plus excitant : le clarinettiste David Krakauer, grand monsieur de la musique klezmer, s’accoquine avec le saxophoniste funky Fred Wesley (qui a accompagné James Brown pendant un paquet d’années), et le savant-fou SoCalled. Nom de code : Abraham Inc. Une rencontre à trois, pour un moment juste immanquable. Les titres en écoute sont renversants. Alors imaginez en live…

Gablé. Plus tout à fait une découverte, justement depuis l’an passé aux Trans. Mais impossible de ne pas en parler ici, tant la formation caennaise s’affirme au fil des concerts comme une source inépuisable de musique libérée, avec ses aspirations lo-fi, folk ou abstrackt hip-hop que ne renierait pas la clique Anticon.

VV Brown. (photo). Peut-être la machine à tubes la plus efficace du festival. L’une des prestations les plus attendues également, tant les chansons de la belle semblent avoir digéré le meilleur des musiques afro pour les promener dans un univers pop aux idées larges.

Allez, s’il fallait nommer absolument une tête d’affiche à ce festival, on dirait VV Brown.

On ne ratera pas non plus The Narcicyst, dont le hip-hop ne peut être que conscient dès lors qu’on est irakien. De même que les Japanese Popstars s’annoncent comme une des attractions electro, ou BLK JKS, qu’on présente comme les cousins sud-africains des Tv On Tne Radio. Abusivement ou pas ? Réponse à Rennes, samedi soir.